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  • Pourquoi "Mes réalités du monde"?
Mes réalités du monde
09. déc.
2010
Instruction
12

Appel aux élites africaines du savoir

A Messieurs les héritiers africains de Savoir

Je me présente, étant moi-même en quête de ce précieux patrimoine que vous mettez un point d’honneur à préserver en ce moment, je suis un émissaire de bon sens. Je vous adresse la présente  pétition, en tout bien tout honneur, dans l’espoir que ces quelques réactions constructives (qui constituent des doléances pour les communautés concernées) puissent effleurer votre sensibilité d’homme, si toutefois il vous en reste.

Ceci est un message destiné aux meilleurs produits que les différentes professions ont forgés, façonnés et mis au service de la société afin que celle-ci devienne, elle-même, aussi meilleure un jour. Etudiant de mon statut, et ayant suffisamment apprécié le rôle de répétiteur, j’ai aujourd’hui une idée réelle de la qualité des efforts qu’il faut consacrer lorsqu’on porte la casquette d’enseignant. Bien entendu, transmettre ses connaissances à des jeunes, qui quelques fois affichent des écarts de conduite, est loin d’être la chose la plus simple du monde. C’est certes un travail qui demande de la patience, de la vocation, mais c’est tout de même un travail faisable. Je le sais car je suis déjà passé par là.

Ce que je déplore et qui m’indigne sérieusement c’est de constater, par exemple, que les enseignants ne répondent pas toujours présents à l’appel de leurs disciples. Que ce soit pour une recommandation à une bourse ou un recrutement, pour des explications ou pour un encadrement pendant le stage académique, il arrive dans bien des cas que le maitre serve à ces derniers le « je n’ai pas de temps ». Cette phrase est très célèbre et prisée de nos jours. Elle arrange sans doute mieux la bouche qui la débite que l’oreille qui l’endure. Essayez de vous mettre dans la peau de l’étudiant et de ressentir ce que votre « je n’ai pas de temps » peut lui faire quand il vient solliciter votre aide.

C’est devenu une véritable épidémie et presque tous les corps de métiers souffrent de ses symptômes : égoïsme, avarice et ingratitude. Dans cette séquence, je me réduirai aux aspects du divorce entre les élites du savoir et le peuple. Eminents professeurs, docteurs, ingénieurs, enseignants que vous soyez, avez hérité de la connaissance, du savoir-faire rattachés à votre domaine de prédilection ; cette valeur ajoutée que vous avez gracieusement acquise, vous avez le devoir de la perpétuer à une échelle plus grande. De quelle autre façon pourriez-vous rendre hommage au Savoir, si ce n’est en accordant votre plus digne attention, écoute ou disponibilité à qui de droit : l’apprenant. Tout est prévu de sorte qu’il advienne un jour où ces mêmes jeunes reprendront le flambeau et divulgueront à leur tour les enseignements reçus. C’est ce que j’appelle le « cycle du savoir ».

Ouvert à d’éventuelles remarques de votre part et croyant à une amélioration de la donne, je vous prie, Messieurs les héritiers africains de Savoir, d’agréer mes sincères salutations.

Francoperen

 

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03. déc.
2010
Sensibilité sociale
1

Comment vivre, comment semer et récolter amour et respect dans le jardin des relations interindividuelles?

S’il y ait une question à laquelle je me sois sans cesse heurté au cours de ce dernier quart de siècle, c’est bien la suivante : « Comment vivre, comment semer et récolter amour et respect dans le jardin des relations interindividuelles ? ». Les relations entre individus constituent dans la plupart des circonstances une vaste problématique. Ce n’est que lorsqu’on côtoie plusieurs types d’environnements, de communautés ou de personnes, qu’on s’aperçoit que les uns sont différents des autres. Même si ces différences ne se jouent qu’à quelques centimes près, elles doivent quand même nous interpeller. En ce sens qu’elles nous permettent de comprendre qu’il n’y a pas une manière universelle d’aborder les gens en société. Quelles que soient notre personnalité, notre sensibilité, il nous incombe d’être réceptif aux états d’âme de la personne qui se trouve en face de nous.

Je me suis souvent évertué à suivre les étapes de cette démarche dans mon pays ou à l’étranger. Tantôt ça marche avec un tel, tantôt ça foire avec un autre. Pourquoi ça marche, pourquoi ça foire ? J’avoue que j’ignore la vraie raison. Cependant je tiens quand même à partager ces quelques tentatives de réponse. A mon avis, ça marche parce que votre vis-à-vis et vous avez des points en commun, des fréquentations, des habitudes presque similaires. Mais ce que vous n’avez pas toujours c’est l’amour ou le respect de l’autre. Et si l’une des parties mettait en évidence le fait que l’autre ne lui retourne pas cet amour ou ce respect, elle se sentirait blessée dans son amour propre. Le second perdrait alors l’estime du premier. En général, c’est dans ce cas de figure que ça foire.

En attendant de trouver la meilleure formule de vie communautaire, je pense qu’on a des valeurs, des idéaux à prôner. C’est notre conception des choses qui fait de nous un être authentique. Il arrive souvent que nous cherchions à ressembler aux autres, que nous nous camouflions dans des peaux autres que la nôtre. Au bout du compte, ce déguisement dont nous nous sommes revêtus tout au long de la relation finit par devenir une imposture. Il est donc très important de rester fidèle à sa personnalité, d’être naturel dans les rapports que nous entretenons avec autrui. Une fois que l’on se lance dans le traitement de la problématique citée plus haut, on ne peut plus échapper à un autre paramètre : « Comment concilier les influences qu’autrui exerce sur nous à nos valeurs intrinsèques afin de vivre une relation harmonieuse ? ».

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03. déc.
2010
Art
0

Peut-être faut-il vous divulguer ce détail

Quoique les écrivains se distinguent par leur style, cet ingrédient spécial et rare qu’eux seuls ont la dextérité de manier en saupoudrant leurs œuvres et en leur conférant une saveur particulière, on peut noter dans leur démarche habituelle, une propriété dont l’occurrence est suffisamment itérative pour être qualifiée de similaire chez eux. D’une part, l’écrivain aime nourrir ses lecteurs de satisfaction, de plaisir et de passion. La rhétorique, les procédés de langue et la chronologie avec laquelle l’auteur présente les parties de son histoire sont autant d’éléments méticuleusement employés pour rendre le lecteur épanoui. D’autre part, c’est toujours une étape difficile pour le lecteur que d’achever une lecture : il en a savouré les passages, a été capturé par l’intrigue et s’est laissé habiter par son personnage favori à tel point que caresser la reliure de son livre reste son unique moyen pour continuer à vivre cette passion quand il n’y a plus de pages à parcourir. Tout écrivain le sait, c’est pour cela que dans chaque nouvelle production d’œuvre, il aborde un thème dont le préambule semble presque toujours élargir le tissu d’idées de l’œuvre précédente. Il s’y prend si subtilement qu’on ne s’en apercevrait pas du premier coup. C’est une astuce secrète du code littéraire et si quelqu’un, se disant écrivain, ne l’intégrait alors il serait victime de sa propre supercherie. L’auteur évoque donc au maximum des éléments ayant trait au sujet qu’il est entrain d’explorer mais il omet toujours de mentionner quelque chose : une idée, un détail du décor qui lui est venu à l’esprit au moment de l’énonciation mais qu’il s’est abstenu d’insérer dans cette œuvre en particulier ; il s’agit d’une mesure de réserve pour sa muse future. Il préfère laisser cette lueur d’idée s’éclaircir en lui et germer suivant les conditions qu’il choisira lui-même afin qu’elle puisse générer au moment opportun un projet substantiel. Ce dernier constituera sa prochaine production. Et c’est de cette manière que tous les écrivains, d’une frontière à une autre, arrivent à entretenir un rapport constant avec cette chaire et le public. Le mécanisme est universel : que ce soit de par le monde anglophone avec William Shakespeare, le monde hispanique avec Miguel de Cervantes, le monde arabe avec Ibn Khaldoun ou le monde francophone avec Molière, on peut l’observer.

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03. déc.
2010
Expérience
2

La belle saison de la vie

La belle saison débarque dans une vie quand celle-ci s’y attend le moins

La belle saison jaillit comme une étincelle et s’évapore comme de la fumée

La belle saison procure une humeur euphorique à qui désire la saisir

La belle saison respire tout ce qu’il y a d’affable en l’homme

La belle saison produit toute variété de fruits

La belle saison récolte la tempête sans pour autant semer le vent

La belle saison n’est ni l’été, ni le printemps, etc.

La belle saison n’arrive qu’une seule fois dans une vie, en l’occurrence pendant le printemps de la vie

La belle saison est une phase de la vie au cours de laquelle l’on meurt d’envie de vivre

La belle saison peut avoir trait à un attrait dont les frais sont les regrets

La belle saison s’avère propice aux caprices, aux délices, au vice

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03. déc.
2010
Expérience
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L’enfer des cœurs

A la file, elles défilent devant eux

Et à tâtons, ils les scrutent

Elles sont douées

Et eux dévoués


Le temps passe et les mâles trépassent

Entrainés par tout une machination

Il n’y a plus qu’un mirage devant eux

Celui-ci disparait dès qu’on s’en approche


C’est une étrange histoire

Et plus étrange encore, l’est ce déferlement des mâles

Destinés à vivre l’enfer des cœurs

Mais se laissant vivre à la moindre perception d’une lueur

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02. déc.
2010
Expérience
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Faso fascine-moi toujours

A votre arrivée au Faso, vous êtes fasciné
Rien qu’à la rencontre de ses hommes, vous êtes frappé par leur simplicité
Le tact avec lequel ils vous accueillent
Leur mentalité encline davantage à contracter des amitiés plutôt qu’à réaliser des intérêts
Indéniablement témoignent de l’intégrité de cette extraordinaire nation

Outre la stupéfaction qu’il vous réserve, le Faso vous façonne
Par l’extrême chaleur du milieu
Par le transport à l’aide des motocyclettes
Par l’alimentation à base du délicieux mets constitué de mil délayé dans du lait caillé

Pour finir, le Faso vous illumine à la manière des Champs-Elysées
Par le soleil qui se trouve dans la plupart du temps au zénith
Par les innombrables lampadaires qui font de Ouagadougou une métropole assortie
Par l’intérêt que suscite en vous l’inédite croisade de la population contre l’immoralité

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01. déc.
2010
Sensibilité sociale
0

Parcage des engins à deux roues : activité génératrice de revenus à Ouaga

Chronique produite ce matin pendant que je patientais, assis  sur le banc d’un garage où je venais de confier ma moto pour une révision. Le garage en question est situé en face de l’annexe de l’Institut Supérieur d’Informatique et de Gestion (ISIG).

A Ouaga, le moyen de déplacement le plus courant est l’engin à deux roues. Sur une motocyclette ou une bicyclette, le Ouagalais se meut de la manière la plus commode qui soit. Si vous êtes étranger et que vous cherchez à emprunter un taxi, il vous faudra attendre pendant un long moment au bord de la voie, car il y a très peu de taxis dans la ville. Figurez-vous que même ceux qui ont une automobile (je fais ici allusion aux fonctionnaires, commerçants, bref aux travailleurs en général) parquent toujours dans leurs domiciles une « Crypton » comme véhicule de secours. Pour la petite histoire, j’ai effectué pendant les vacances dernières un stage au sein d’un bureau d’architecture de la place. Le boss, qui est monsieur très sympa, ne s’est pas abstenu de m’emmener chez lui. A l’occasion, j’ai remarqué qu’il y avait une « Yamaha » parquée dans son garage. Pris de curiosité depuis notre arrivée et assailli par mes propres interrogations qui me laissaient jusqu’ici sceptique, j’ai « serré le cœur », comme on dit, et j’ai abordé le sujet avec lui. Il m’a révélé que la moto était indispensable à Ouaga et que, bien qu’ayant déjà une voiture, il préférait, après être revenu du bureau le soir, faire ses courses en moto et se relaxer en faisant du vélo dans le quartier.

Pourquoi les motos pullulent-elles dans la capitale du pays des hommes intègres ? En tentant de répondre à cette question, il ressort trois éléments :

  • La tradition : il est de coutume à Ouaga que le parent offre une moto à son enfant pour l’encourager ou le féliciter d’avoir accompli une prouesse académique. Tel est le cas lorsque les élèves réussissent leur examen du brevet ou du bac. Comme autre volet de ce point, les Ouagalais ont hérité des Européens leur hâte caractéristique. Quand on veut faire quelque chose à Ouaga, on le fait sap sap 1.
  • Le relief : avec un profil topographique quasiment régulier, Ouaga est l’une des régions les moins accidentées de la planète. Le terrain naturel est plat et parfaitement adapté à la circulation à l’aide d’engins à deux roues.
  • Le coût du carburant : en réalité, si la plupart des travailleurs possèdent, hormis leur véhicule de service, une moto de relais, c’est parce qu’en dehors des heures de boulot, ils s’évertuent à limiter leur consommation en carburant. Effectivement, le prix du carburant « n’est pas cadeau » au Burkina. Le pompiste de la station vous vend respectivement le litre de Super 91, de Gasoil ou de Mélange à raison de 682 FCFA, 606 FCFA ou 690 FCFA. Entretenir une automobile devient alors un luxe pour le Ouagalais moyen.

L’observation est donc pertinente, le parc des véhicules de Ouaga est davantage fourni en engins à deux roues qu’en automobiles. Les jeunes débrouillards l’ont compris, c’est pourquoi ils se lancent en grand nombre dans le parcage de motos. La mairie contribue également à créer des emplois dans cette activité en aménageant des parkings. Devant chaque point d’échange, lieu public ou de divertissement, service administratif ou financier, vous pourrez presque toujours voir un parking entièrement occupé par des motos ; celles-ci sont rangées de manière à permettre un stationnement optimal. Quand vous arrivez, les jeunes vous accueillent, récupèrent votre engin et vous remettent un ticket marqué d’un numéro. Une fois que vous terminez votre course et que vous désirez partir, vous leur payez respectivement les sommes de 50 FCFA ou 100 FCFA selon qu’il fait jour ou nuit.

J’ai voulu ce matin en savoir plus sur la recette journalière que génère cette activité considérée comme étant secondaire. En approchant le gérant du parking de l’ISIG, qui m’accueille d’ailleurs avec hospitalité en m’offrant du thé chaud, j’obtiens les informations suivantes : il y a deux types de clientèles, une qui opte pour l’abonnement à 750 FCFA le mois et une autre qui utilise le ticket. La première est majoritaire et ne rassemble que des étudiants. La seconde est constituée de quelques étudiants et des visiteurs ; c’est grâce à cette dernière qu’il gagne pendant les jours ordinaires entre 1000 et 1500 FCFA ou entre 2000 et 2500 FCFA pendant les occasions spéciales (soutenance, kermesse, etc.).

1 rapidement

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30. nov.
2010
Sensibilité sociale
5

Un portable dernier cri, une meuf garantie !

L’idée de transcrire les présents faits sur support numérique me hante l’esprit hier soir au moment où, en sortant d’Ecobank,  je tente vainement d’aguicher une jolie demoiselle que j’ai remarquée dans la queue un quart d’heure plus tôt.

Dans mon pays, les gens ont une grande admiration pour la technologie cellulaire. De l’enfant de 2 ans à l’adulte de 40 ans, les symptômes de ce phénomène implacable sont visibles. Lors de la Noël, par exemple, pour qu’un parent prétende susciter l’intérêt et la joie chez son jeune fils, il se doit de lui offrir au minimum un portable en jouet. Ce dernier produit un effet magique dans l’esprit de l’enfant qui ne peut qu’être fasciné en manipulant son gadget et en émettant au moyen de celui-ci des sons vraisemblablement agréables à son tympan; aussi il trouve du plaisir à reproduire les gestes téléphoniques de son entourage. Si les enfants ne résistent pas au charme d’un cellulaire en jouet, qu’en est-il des adultes face à la magie d’un téléphone réel ?

Les femmes sont les premières à succomber à l’envie de se munir d’un portable multimédia. La chose à la fois très curieuse et paradoxale est que : quand bien même elles en possèderaient, elles ignoreraient comment le faire fonctionner correctement ou efficacement. Acquérir un téléphone sophistiqué devient alors pour la plupart d’entre elles un moyen de paraitre dans leur univers. Très souvent elles boudent leurs maris à la maison, notamment lors d’occasions telles que leur anniversaire, le 8 Mars (Journée internationale de la femme) ou la fois où elle convoite le téléphone d’un membre de sa tontine. Et si les victimes espèrent rétablir la paix et la gaité dans le foyer, ils devront inéluctablement offrir à ces dames enragées, un Nokia ou un Samsung dernière génération, dont le prix frise généralement la centaine de mille.

Qu’est ce que les hommes trouvent à leur tour à cet appareil qui conditionne désormais la vie de presque tous les ménages camerounais ? Contrairement à la gente féminine, l’homme qui achète un téléphone dernier cri sait avant toute autre chose s’en servir. Il l’utilise en outre comme atout de séduction devant ses proies. En effet, j’ai moi-même testé hier soir l’effet de cet artifice sur la jolie demoiselle de la banque. Mais on dirait que le stratagème en question ne fonctionne pas ou ne réussit pas toujours quand on a affaire aux guerrières de Ouaga. J’ai donc sorti de ma poche mon Nokia 6280 coulissant avec options (appareil photo de 2 mégapixels, caméra, lecteur mp3, Bluetooth, mémoire extensible, etc.) croyant qu’en l’abordant, elle allait tout de suite être attirée, peut-être pas directement par ma personne mais d’abord par mon apparence frappante. En résultat, elle n’a même pas daigné répondre à ma salutation.

Projetée dans un environnement comme Douala, cette situation allait à coup sûr tourner à mon avantage. Les filles de la porte d’entrée et de sortie du Cameroun sont certes des lionnes en matière de confrontation avec le sexe opposé, mais il n’en demeure pas moins qu’elles s’inclinent tout de même devant la puissance foudroyante que le téléphone mobile confère à leurs vis-à-vis. Elles sont convaincues que l’homme doté d’un objet aussi luxueux et de tout l’arsenal qui rime avec, a également les moyens de leur offrir la sécurité à laquelle elles aspirent toutes. Je me souviens avoir emporté avec moi la preuve en 2008 lorsque je m’envolais pour Ouaga. Ma famille et moi venions d’arriver à l’aéroport de Douala et aussitôt, je faisais la connaissance d’une beauté divine. Je manipulais mon même Nokia quand j’ai senti qu’elle me regardait avec insistance. Peut-être le faisait-elle parce que j’étais bien sapé ? Je l’ignore. Je me suis alors rapproché d’elle et l’ai prise en photo avant de lui demander son prénom. Elle était déjà toute « enjaillée » à l’idée de bavarder avec moi. Je finis par croire que ce n’est peut-être pas la cité ouagalaise le problème, mais plutôt mon mobile qui aujourd’hui n’est plus suffisamment en vogue pour produire l’effet escompté. Ne ferais-je donc pas mieux de m’en procurer un récent modèle afin de dompter ces guerrières?

 

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28. nov.
2010
Culture
8

Ouaga by night

Véritable plateforme de brassage de traditions, Ouaga est l’une des villes africaines qui accueillent chaque année plus d’un évènement socioculturel.

Quand l’on ne parle pas du Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO), c’est le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) qui est à l’ordre du jour. A défaut de participer au festival de Cannes en Europe ou au Hollywood Film Festival en Amérique, les Ouagalais et leurs hôtes africains ont l’occasion, grâce au Fespaco, de vivre les mêmes sensations à l’échelle du continent noir. Cette année en exclusivité, Ouaga a accueilli la 10ème édition des Kora Awards. Ajoutés aux manifestations inédites précédentes, nombre sont les concerts d’artistes musiciens internationalement reconnus qui se tiennent à Ouaga. L’an dernier, par exemple, en Décembre la star jamaïcaine de Dance hall Sean Paul faisait vibrer les gradins du stade du 4 Août, tandis qu’en Octobre Muss et Singuila mettaient le feu à la baraque. On se souvient également du spectacle manqué de la célébrissime icône américaine de RNB Akon en 2008.
Cela fait bientôt 2 ans et demie que je réside à Ouaga. Au cours de ce séjour en terre des hommes intègres, j’ai pris le temps d’observer les mœurs qui demeurent les plus ancrées. Si on me demandait aujourd’hui ce que font les habitants de Ouaga quand ils ne s’engouent pas pour de pareilles manifestations ? Et bien, je répondrai : le « show ». En effet, les nuits à Ouaga sont plus longues que les journées. Le jour, le Ouagalais normal vaque à ses activités citoyennes. Dès 7 heures tout le monde rejoint son occupation : les plus jeunes vont à l’école ou sont employés dans une activité quelconque du secteur informel ; les adultes et les vieux vont au boulot ou dirigent une activité du secteur informel. Quand surgit la nuit dans cette région attractive du monde, tous les chats, munis de leurs chars, deviennent gris. Les rues sont désertes et bruyantes ; partout c’est la voix de DJ Arafat qui résonne. Les maquis et boites quant à eux sont bondés de monde.
En faisant un tour sur l’avenue KWAME Nkrumah, baptisée avenue des plaisirs, on peut sentir monter la température dans divers endroits tels que le Byblos, le Showbiz, le taxi-brousse, chez Simon, la Véranda, etc. Hormis les Burkinabé, les noctambules étrangers y sont également très actifs ; sur place, on trouve des Libanais, des Français, des Turcs, des Ivoiriens, des Camerounais, des Congolais saouls ou à moitié saouls. Lorsqu’on quitte le centre ville pour se diriger vers les quartiers périphériques, les ruelles imposent presque de faire un break avec leurs silhouettes provocantes et promptes à procurer du plaisir. Une fois que l’on franchit les cinq mètres cinquante de Dapoya, au lieu dit Matata dont mon compatriote Alain FOKA de RFI a déjà si bien fait l’éloge en parlant de son caractère déviant, on n’envisage plus partir. Rares sont les mâles qui résistent aux appas des coquines qu’offre cet environnement quasi comparable à Sodome ou Gomorrhe. J’y étais moi-même et je peux vous assurer une chose : c’est pas facile!

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Ma mobilité racontée

Auteur·e

L'auteur: Francoperen
Ingénieur de formation, j'ai un fort intérêt pour l'écriture. Les mots sont pour moi tout ce que les chiffres ne peuvent être. Les modeler au quotidien pour raconter des histoires est un besoin pour mon âme. Au-delà des histoires qu'ils servent à raconter, les mots sont mes petites armes pour contribuer à rendre le monde meilleur.

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