Le livre
S’il fallait révérer quelque chose dans ce monde, le livre serait sans doute le tout premier. Le rôle substantiel du livre peut se mesurer à travers les multiples services qu’il nous rend. Ces individus qui pensent que lire n’est qu’une simple méthode de divertissement, le conçoivent précocement. Ceci dépeint typiquement le cas d’une jeune adolescente qui, pour s’évader, se laisser envahir par le sentiment d’embellissement de vie dans lequel le rêve la plonge, se munit d’un arlequin avec pour seul dessein de s’occuper. A quoi bon ne guère tarir d’éloges à un tel instrument s’il ne sert qu’à se détendre ?
La lecture débouche de manière exhaustive sur une fin majeure qui est l’éveil des consciences. Au moyen du livre authentique, dont les plumes engagées sont les seules à détenir la recette, nous avons la possibilité de nous interroger sur les préoccupations de l’heure, de réfléchir et d’user de notre esprit critique pour faire preuve de discernement face aux terribles situations auxquelles nous confronte la vie quotidienne. Prenons, par exemple, le roman d’André BRINK, Une saison blanche et sèche : bien que ses passages dénoncent les horreurs de l’Apartheid, on se sent illuminé dans les abysses de la lecture par un message d’espérance, de paix et d’amour du prochain.
La plupart des reliures qui pullulent dans nos bibliothèques regorgent de connaissances, d’informations exploitables par le biais de la lecture. Cette dernière confère à quiconque la poursuit une arme puissante, le savoir. Il devient alors judicieux de déclarer que le livre est un savant inerte. Qu’avons-nous, par exemple, à réclamer aux hommes de science en retrouvant dans l’un ou l’autre manuel scolaire des formules mathématiques ou des théories physiques qu’ils ont ingénieusement élaborées ? Certes ne sont-ils plus de ce monde, néanmoins leurs œuvres demeurent à travers le manuscrit. Par ailleurs, pour un citoyen d’un pays donné, lire les journaux lui donne accès non seulement à l’actualité mais ainsi qu’aux nombreuses portes dont l’information est généralement la clef. En ce sens que l’étudiant désireux de postuler à un concours, à une bourse devra nécessairement s’approprier le journal où le communiqué ou l’annonce aura été publié.
Le livre est aussi un indicateur de vie. Il apparait comme l’unique pièce à conviction dont dispose un enquêteur voulant étaler la vérité au grand jour, prouver l’existence de faits ayant marqué l’histoire des hommes. Sans le manuscrit, que serions-nous aujourd’hui? Un peuple sans histoire. Ne serions nous pas à l’ombre des civilisations qui ont régi la vie de nos ancêtres ? En effet, l’Iliade et l’Odyssée d’Homère ne savent pas mieux nous renseigner sur l’histoire tragique de la Grèce antique.
Cependant la société contemporaine se tourne de plus en plus vers un outil récent : le support numérique. Le support papier se voit alors dérober la vedette par le fichier numérique au point où on parle même de politique « zéro papier » dans les entreprises, les instituts d’enseignement. Les raisons qui tentent de justifier cette révolution sont multiples et une bonne partie d’elles s’inspirent du développement durable. Pourtant, nous pouvons démontrer que l’utilisation de cette nouvelle forme de transmission d’information (qui passe très souvent par l’ordinateur) est loin d’être aussi efficace et saine comme on nous la présente.
L’emploi prolongé de l’ordinateur a de sévères répercussions sur la vue. Le moniteur de ce brillant appareil renvoie sa lumière vers le visage de l’utilisateur. Ce rayonnement, lorsqu’il est subi de manière régulière, a des effets nuisibles à l’œil. Telle est la situation endurée par la plupart des élèves-ingénieurs de l’Institut 2iE de Ouagadougou qui, à force de réviser leurs cours via leurs ordinateurs portables, ont développé des anomalies aux yeux.
Outre son influence néfaste sur l’acuité visuelle, le support numérique peut également être qualifié d’éphémère. Les données d’un ordinateur étant à tout moment sujettes à des perturbations de système occasionnées dans la plupart du temps par des virus informatiques, la suppression des fichiers digitaux peut donc se produire de façon imminente.
Le livre présente certes des inconvénients tels que l’encombrement, l’exploration peu aisée de son contenu mais il demeure sans aucun doute le support le plus apte à conserver, pérenniser l’information. Et c’est là une raison suffisante pour laquelle jamais on ne le substituera au support numérique.