Le trésor du foyer ou la progéniture du pays des merveilles (2)

26 novembre 2010

Le trésor du foyer ou la progéniture du pays des merveilles (2)

L’enfance est une sorte de passerelle entre un état d’innocence et un état de culpabilité. A l’état initial, l’enfant est susceptible, vulnérable, toute circonstance de son vécu quotidien peut catalyser son enthousiasme; bref il n’est pas encore apte à faire le discernement entre ce qui est bien ou mal pour lui. C’est donc une période au cours de laquelle, il subit des endoctrinements d’origine multiple : il y a premièrement ses parents qui lui définissent une ligne de conduite à tenir au foyer ; deuxièmement ce sont ses enseignants qui apportent leur pierre à l’édifice en lui inculquant des valeurs intellectuelles, morales à l’école ; troisièmement l’enfant est influencé par le comportement de ses amis ou des autres individus qu’il fréquente  à l’accoutumée. Ses parents doivent par conséquent prendre les mesures nécessaires afin de veiller au jour le jour à ce qu’il reçoive une éducation de qualité, autrement dit, ce sont les autres qui feront l’éducation de leur progéniture. Le dialogue et l’échange mutuel sont alors de loin les stratégies efficientes pour y parvenir.

Une fois que le socle de la relation est bâti, la tâche des parents à l’état final de ce processus ne consistera plus qu’à resserrer les liens avec leur enfant. Dès lors, les deux parties entretiendront un rapport stable, basé sur la confiance et le respect. Dans une pareille ambiance, l’enfant se confie librement à ses parents, il fait ses choix en approbation avec ceux-ci et n’hésite pas à faire recours à son esprit critique pour leur exprimer son opinion sur un sujet donné. Cependant, l’erreur que certains encadreurs commettent très souvent est de s’imaginer que couper le lien entre leur descendance et le monde extérieur, se démarquer d’elle afin qu’elle ait leur crainte pourraient avoir des effets positifs pour son éducation. Il en résulte plutôt le repliement de l’enfant sur lui-même, la cachoterie des détails relatifs à sa vie et enfin, la perte du contrôle des parents sur leur enfant.

Je me souviens qu’en visitant un ami de mon père une fois, je fus marqué par un détail très peu commun pour moi à l’époque. Nous n’étions que deux dans la demeure, entrain de regarder un match du tournoi Roland Garros à la télévision lorsque la sonnerie retentit. Quand j’allai ouvrir la porte au visiteur, il se présenta comme l’ami de Reine. Je le conduisis alors au salon où se trouvait mon parrain. En me rasseyant, je fus étonné de la manière amicale avec laquelle il salua le jeune homme. Par la suite, il lui proposa de s’asseoir et lui demanda si Reine était informée de sa venue. Mon parrain venait d’émettre son avis par rapport à une question sportive et il était curieux de savoir ce que nous en pensions. Naturellement, nous lui rétorquâmes que nous voyions les choses de la même façon que lui. C’est alors que Reine arriva et nous trouva confortablement assis dans les fauteuils du salon. Elle embrassa son ami et moi sur les joues. Et comme si ce qu’elle venait de faire ne suffisait pas, elle s’opposa au point de vue de son père au moment où il l’invita à participer à la discussion unanime à laquelle nous avions déjà pris part.

Partagez

Commentaires