Petites précisions

3 novembre 2010

Petites précisions

Quelqu’un m’a dit un jour : « Les plaisirs auxquels vous gouttez en paressant tout au long de votre année scolaire n’ont rien de comparable aux plaisirs que vous savourez au terme d’une année scolaire laborieuse. ». J’ai souvent retourné cette opinion dans tous les sens quand j’étais au lycée et jamais je n’ai pu y tirer un message substantiel comme présentement. Je me souviens qu’au lycée nous n’étions pas assez consciencieux. Mes camarades de la même promotion et moi étions constamment agités, impulsifs, enclins à semer le désordre dans la salle pendant les heures de cours. Nous cherchions toujours à nous prouver d’abord à nous-mêmes, ensuite aux uns et aux autres quelque chose : j’ai souvent pensé à l’originalité. Mais je me rends compte que ce n’était rien d’autre que de la bêtise. En haut, j’ai omis de mentionner que c’est mon professeur de Français – parce que j’en avais honte – qui pour me ramener à l’ordre un jour m’a tenu ces propos. Ce fameux jour, l’enseignant était entrain de dispenser le cours sur l’analyse logique quand soudain j’ai levé ma main pour poser une question stupide, stupide selon l’entendement des autres mais sublime pour notre petite bande de pirates. D’ailleurs pendant que les autres riaient pour se moquer de moi, ils le faisaient pour m’aduler et n’hésitaient pas à applaudir. Pour les premières fois, le professeur s’est abstenu de ne rien dire ou faire. Lorsque j’ai répété mon acte pour la troisième fois, il s’est aussitôt empressé de m’exclure de la salle. Puis, il m’a rejoint dans le bureau du surveillant pour me sermonner. Cette année-là, j’ai pu louvoyer pendant les deux derniers mois. L’année suivante, je suis retombé dans le même guêpier et cette fois j’ai en pâti.

Quand est-ce que j’ai réellement intégré le fond de la citation du professeur ? Il a fallu que je sois renvoyé de l’établissement pour que je commence à cerner un certain nombre de choses. En effet, deux ans après mon échec, et un an avant de clôturer le chapitre du secondaire, j’étais dans l’obligation de me faire accepter par un autre établissement. Je me rappelle le ton tendu que prenait sans arrêt mon père pour me parler pendant cette période. Mon année de terminale a donc été une année de reconversion ; je suis passé de l’élève stupide à l’élève assidu quoique mes résultats n’aient pas été extraordinaires. J’ai véritablement inculqué la morale de cette histoire durant ma quatrième année d’université. J’ai compris notamment que les notes sont nécessaires pour évoluer mais il faut beaucoup plus que des valeurs quantitatives pour réussir. Il y a par-dessus tout, la qualité de l’étudiant qui est un élément à mettre en exergue. Et sans l’appui du Ciel, il ne sera pas apte à développer cette valeur en lui. Au regard de ma petite expérience, la constatation que j’ai fait jusqu’ici est que : l’étudiant passe toute son année scolaire à faire semblant d’étudier ses leçons et c’est à l’aube des examens finaux que lui vient la volonté d’ingurgiter des lueurs de cours. En temps normal, il trouve tellement pénible, ennuyeux de réviser ses notes de cours et interminable son programme d’étude. Cependant, dès que l’année touche à sa fin, ce fardeau cesse de peser sur lui. Il se met alors à regretter son indolence. Alors qu’il aurait pu faire preuve d’abnégation et de persévérance quand il était encore temps. Il lui suffisait pourtant d’écouter cette voix divine qui chuchote en nous chaque fois que nous nous apprêtons à divaguer.

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