Points faibles du système éducatif en Afrique francophone

11 février 2011

Points faibles du système éducatif en Afrique francophone

S’il fallait élaborer une liste d’éléments à améliorer dans nos instituts d’enseignement, je suggérerais par ordre de priorité décroissant : l’expression orale en public, la rédaction des documents et l’initiation à la pratique. L’expression orale en premier dans la mesure où la grande majorité des étudiants ou élèves éprouvent une réelle difficulté à prendre la parole devant la foule. Pourtant l’aptitude des jeunes apprenants à s’exprimer librement en public passe par une initiation aux exposés et à tout type d’exercices oraux. C’est de cette façon que tel étudiant ou tel élève apprend facilement, et ce dès les classes du primaire, à tenir un discours devant un public. Cela ne sert à rien de former des têtes qui ne pourront communiquer dans leur emploi futur que via le papier. Sachant bien que le monde de l’entreprise aujourd’hui est caractérisé par les échanges verbaux, l’écoute, le travail en équipe, ce serait tout à fait inconcevable.

Ensuite, la rédaction des documents car l’élève comme l’étudiant néglige les disciplines littéraires. Du cours d’Anglais au cours de Français en passant par celui d’Histoire-Géographie, la classe se vide d’environ 50% de ses élèves. Ce phénomène est encore plus fréquent dans les classes scientifiques : quand vous prenez les relevés de notes des candidats au baccalauréat pour les séries C, D ou S, vous vous rendez compte que 2 élèves sur 10 arrivent à décrocher une moyenne en Langue française ou en Anglais ; la plupart d’entre eux se battent pour ne pas avoir une note éliminatoire. Les conséquences de ces manquements sont observables plus loin, à l’université où bon nombre d’étudiants n’ont pas la méthodologie correcte pour rédiger leurs documents (devoir de groupe, copie d’examen, mémoire de fin d’étude). Par exemple, quand vous parcourez du regard les rapports de stage de certains étudiants de l’institut 2iE de Ouaga, vous vous demandez s’ils ont fait des études secondaires. Tellement les lignes contiennent des fautes de langue que pour toutes les marquer de rouge, il faudrait colorier la page entière. Et quand vous approchez les concernés pour les aider à corriger leurs erreurs, ils vous débitent : « le plus important c’est qu’on puisse comprendre ce que j’ai voulu dire ».

Enfin, la pratique parce que nos établissements scolaires ne disposent pas toujours des équipements et des matériels qui permettent aux enseignés de mener à bien les expériences et les manipulations pratiques sous la direction de leurs encadreurs. Très souvent ce sont les lycées ou instituts publics qui sont équipés de pareils outils, mais là encore il faut faire face au problème des effectifs pléthoriques. Généralement, tous les élèves n’ont pas la chance d’être programmés aux séances de TP. Les responsables s’arrangent à ce que quelques groupes d’élèves passent et les autres se contentent de recueillir de ceux-ci des informations, des descriptions sur la procédure. Comment peut-on concevoir, par exemple, que des étudiants du supérieur ne sachent pas se servir du logiciel Word ? C’est pitoyable mais c’est cela même le quotidien des apprenants dans les pays du sud.

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