Les jeunes qui dirigent la circulation à Ouaga

2 mars 2011

Les jeunes qui dirigent la circulation à Ouaga

Le mois de Mars commence à peine et l’on trouve déjà plus d’une raison de regretter l’harmattan à Ouaga. Pourtant il y a encore quelques semaines, la plupart des gens trouvaient que cette période climatique – qui se rapproche de l’hiver rencontré dans les pays tempérés – était trop rude à vivre. A présent, le temps qu’il fait n’est ni favorable à l’alimentation énergétique de la cité, ni favorable à la bonne marche des activités économiques, ni favorable au bien-être des populations. La sécheresse s’installe petit à petit et les conditions de vie qu’elle crée dans cette région sahélienne du monde sont très peu intéressantes. Parmi ces conditions pénibles, on peut citer: le chargement de l’air en poussières nocives à la santé, le tarissement des barrages ou des autres ressources en eau, la coupure intempestive du courant électrique.

Parlant du délestage, j’ai été frappé l’autre jour par une scène en ville. Je me trouvais en pleine circulation au niveau du carrefour Charles de Gaulle quand soudain les feux tricolores ont cessé de briller. Je ne saurais vous décrire le remue-ménage qui a suivi cette brusque interruption de la signalisation lumineuse. Heureusement dans l’immédiat, des jeunes motivés prennent le contrôle des choses. Ils sont au nombre de 6 (au Burkina, en plus des voies réservées aux automobiles, il est prévu des pistes cyclables, du moins sur les avenues ou les boulevards). Chacun se positionne sur l’une des voies qui constituent l’intersection et essaye du mieux qu’il peut de réglementer la circulation. C’est une tâche assez fastidieuse car elle demande de la concentration surtout pour synchroniser ses gestes à ceux des autres.

Revenons maintenant sur ces jeunes qui se portent garant pour un travail qui en temps normal à Ouaga est effectué soit par les forces de l’ordre, soit par les bénévoles de la mairie. Pour en avoir le cœur net, je me suis renseigné sur eux auprès d’un autochtone du quartier qui ne se trouvait pas loin de la mystérieuse scène. L’homme m’affirme que tous sont des enfants du quartier. La majorité d’entre eux exercent de petits métiers de l’informel aux alentours de ce même carrefour. Ce sont des vendeurs ambulants de crédit de télécommunication, de bonbons et chewing-gums ou des colleurs de roues de motocyclettes. Mon interlocuteur ajoute que ces jeunes dynamiques et soucieux du développement de leur pays sont généralement encouragés par les usagers de la route qui les gratifient de quelques pièces de monnaie.

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