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Mes réalités du monde
22. févr.
2011
Médias
3

Quand la voix des sans voix n’arrive plus à parler

Une phase clé de l’aventure Mondoblog s’achève ce mois et j’ai déjà le sentiment que la centaine de blogueurs francophones que nous sommes pourraient passer à côté d’un point essentiel. Heureusement, je compte y voir juste. Déjà quatre longs mois consacrés à rédiger sur pas mal de thèmes intéressants et personne parmi nous n’a pu réaliser que l’on se préoccupe plus d’autre chose que du domaine de préoccupation lui-même (ne dit-on pas que la charité commence toujours par soi-même ?). Il est donc temps que quelqu’un ouvre le débat sur les médias.

L’information est l’une des principales richesses du monde actuel. Etre au cœur de l’information de nos jours signifie avoir toutes les portes ouvertes. Vous pouvez posséder toutes les autres richesses de la terre (or, argent, biens matériels) ou même le pouvoir, si vous ne vous accaparez pas du savoir ou des renseignements nécessaires pour évoluer dans vos activités et les rendre de surcroit prospères, vous vous dirigerez tout droit vers une chute certaine. Je prends le cas des puissances mondiales (Etats-Unis, Russie, France, etc.), si elles s’affirment en  tant que telles c’est parce qu’elles arrivent à monopoliser l’information à travers la planète toute entière. Services de renseignements, cellules de communication, médias sont autant d’atouts qui assurent aux gouvernements leur survie.

Je mettrai ici une lanterne particulière sur les médias, ces outils qui nous renseignent au quotidien et auxquels nous témoignons notre plus grande confiance. N’y a-t-il pas une raison quelconque d’observer les choses différemment par moment ? N’est-il pas plus rassurant d’appréhender les produits que nous synthétisent les médias avec un peu d’esprit critique, de bon sens ? Je vous invite chers lecteurs à réfléchir sur cette problématique qui peut paraitre inutile voire insensée pour celui-là qui est désormais habitué à passer des nuits blanches, les oreilles perméables aux moindres signaux vocaux que lui émet son fidèle compagnon de chevet, le poste radio (après tout c’est RFI et l’info en continu !).

La vérité c’est que les soi-disant voix des sans voix sont aujourd’hui muselés par les politiques. Et quand la politique fout son nez dans une affaire, celle-ci finit par puer. Que l’on me nomme une seule presse, radio ou télévision qui diffuse librement et normalement ses infos sans qu’aucun gouvernant – interne ou extérieur à la zone de couverture – n’exerce un peu de son autorité sur elles. On peut citer le cas de la RTI en Côte d’ivoire qui fonctionne depuis le début de la crise sous le total contrôle de son excellence Mr l’Ennemi juré des Français (pour éviter de dire ADO). Par ailleurs, il y a eu de part le monde suffisamment de démonstrations sanglantes enclines à intimider le corps médiatique, sapant ainsi chez les plus doués de l’heure la déontologie qui les lie à ce métier passionnant. Parmi ces martyrs de la liberté, on a Pius DJAWE au pays des grandes ambitions, Norbert ZONGO au pays des hommes intègres.

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21. févr.
2011
Technologie
2

Course aux énergies renouvelables : quels enjeux pour le continent noir ?

Il s’est tenu récemment à Munich une rencontre entre des patrons d’entreprises européennes (ABB, Siemens) et quelques entrepreneurs d’Afrique du nord. Le thème sur lequel ils ont échangé est l’énergie. Conscients du fait que les sources d’énergie (pétrole, eau, vent) s’amenuisent au fur et à mesure que le temps passe et que les changements climatiques s’opèrent partout sur la planète, les plus gros maillons de la chaine consommatrice d’énergie mondiale, réfléchissent et cherchent des solutions palliatives à l’imminente pénurie d’énergie électrique qui pourrait frapper les habitants de la terre. Projet durable et de grande envergure, Desertech serait, d’après ces capitalistes, l’ultime solution quant aux inquiétudes planétaires relatives à la question de l’énergie. Mais il faudra attendre une quarantaine d’années avant d’observer les tous premiers travaux de mise en œuvre d’un projet aussi important.

Notons que le projet Desertech consiste à installer une centrale thermosolaire sur le désert du Sahara pour alimenter en grande partie le vieux continent en jus électrique. Quels intérêts le Berceau de l’humanité tire de cette fructueuse réalisation? Il est prévu d’acheminer l’énergie vers les consommateurs européens via des câbles électriques sous marins, ce qui permettra par la même occasion de désalliniser l’eau de mer. Tout en réduisant le taux de CO2 émis dans l’atmosphère, Desertech contribuera à l’AEP (Approvisionnement en Eau Potable) des populations enclavées du sud. C’est cela, la part réservé aux Africains dans un si grand projet ! Alors qu’on sait très bien que l’Afrique n’est pas encore totalement sortie de l’obscurité, du moins pas comme l’Occident. Il est vrai que les fonds pour mettre en place une pareille installation sont colossaux (de l’ordre de 400 milliards d’Euros) et proviennent du nord, mais ses promoteurs se sont-ils, un seul instant, intéressés au sort des Africains quand ils élaboraient leur brillante initiative ? Peuvent-ils garantir sa faisabilité effective sans aucune incidence négative, même à long terme, sur l’Afrique ? Les firmes occidentales prévoient-elles des clauses d’exploitation du désert dans leur contrat ? Si oui, sont-elles bénéfiques pour les Africains ? C’est à autant de préoccupations que devraient répondre les initiateurs de Desertech.

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20. févr.
2011
Art
0

Les mots

Les mots sont des représentations, des symboles propres à une communauté. Ils facilitent son expression, son échange, d’où l’interaction entre ses membres. Ainsi les mots constituent un important facteur de communication et d’identité culturelle. Par exemple, on reconnait les origines d’un Africain aux termes qu’il utilise couramment et à sa manière singulière de le faire, son accent. Il revient alors à chaque individu, en fonction de son état d’âme, son tempérament, d’employer tel ou tel signe conformément à un code linguistique existant afin de formuler une pensée, celle des autres ou la sienne, de porter un message déchiffrable. Vue de cet angle, l’utilisation d’un mot est rarement erronée : il peut occuper plus d’une position dans une phrase donnée dont chacune des formulations conserve des termes identiques, son sens quant à lui changera dans chaque cas. Ce qui se passe est qu’au sein de chaque groupe humain, il y a une infinité de mots ; tous possèdent un caractère original; le choix d’un seul parmi des milliers est par conséquent justifiable. L’emploi d’un mot ne relève donc pas du fait du hasard, il découle d’une concertation entre l’être et l’esprit. Et nul n’est apte à l’expliquer, ce que l’on pourrait par contre entreprendre de faire est d’en interpréter l’expression.

Par ailleurs, les mots sont aussi des éléments animés, des pièces, des étapes qui s’imbriquent les unes dans les autres pour constituer un ensemble merveilleux, un puzzle. Il y a comme une force qui guide tout utilisateur désireux de les structurer. Cependant si l’on prend des mots, fait des uns les autres pour sciemment en modifier le fond, l’on finit par créer un chaos à l’intérieur duquel les signes et la pensée s’affrontent et cette dernière risque de sombrer dans le noir, le flou que lui infligera le vaste champ lexical. On se demande alors si les mots ne revêtent pas une espèce de pouvoir spécial, celui de trancher en faveur du bien. Ce que l’on doit comprendre en amont est que les mots ne sont pas des jouets que l’on peut manipuler à des fins égoïstes. Et même si c’était le cas, pour y arriver, il faudrait  être à même de les corrompre. Or la vérité finit toujours par murir en ce sens que ce que l’être tente de déformer voire dissimuler, l’esprit s’escrime à en dévoiler les fruits, et ce par la voie des mots, peu importe le temps que cela nécessitera.

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18. févr.
2011
Art
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La tentation

La tempête dans la tête

L’averse dans les artères

Les muscles stimulés

L’adrénaline libérée

Le cœur qui tremble

Les membres palpitant

Le cerveau qui murmure

Le répit des poumons

La pensée qui taquine

Le regard aveuglé

L’âme douteuse

La pupille se dilatant

L’onde éclair qui surgit

Le rapt de ce qui reste de l’âme

La tête en tourbillons

Les yeux sourds

Les oreilles insensibles

Le nez aveugle

Toucher l’haleine en goûtant la main

Le souffle à la course

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16. févr.
2011
Politique
1

Côte d’ivoire, vache à lait et dame d’échecs pour l’Occident : pas question de laisser Gbagbo ou quiconque la prendre en otage

Cela fait maintenant près de 3 mois que la crise ivoirienne fait la une des débats. Tout le monde en parle. Que ce soit dans la rue, au boulot, à la maison ou à l’école, chaque jour se présente comme une nouvelle occasion pour les populations des quatre coins du globe, désormais enthousiasmées par le dénouement de cette tragédie politique, de décrier ou de défendre tel évènement marquant de la journée. Je ne ferai donc pas ici de retour sur ce qui a été dit ou fait, veuillez m’en excuser. Ce sur quoi je compte par contre m’appesantir c’est le rôle que joue l’Occident dans cette sale affaire. Je ne suis ni partisan de Gbagbo, ni partisan de Ouattara, si vous voulez mon avis par rapport à ces deux là, pas un seul n’a le mérite de diriger quoi que ce soit. Peut-être que leurs arguments ou leurs actes sont d’excellents prétextes pour prétendre être les hommes de la situation. Mais la vérité demeure : ils sont tous très attachés à leur intérêt, un intérêt qui quelques fois prime sur celui du peuple ivoirien.

Comme je le disais tantôt, mon intérêt dans cet article porte sur les enjeux des puissances occidentales dans ce conflit. Si le président Gbagbo est tant controversé par la presse étrangère au profit de son homologue et adversaire c’est que ce qu’il propose pour la Côte d’ivoire « mélange » (comme dirait un authentique Ivoirien) en quelque sorte les intérêts de la France et de ses alliés. Celle-ci a toujours pris part à toutes les importantes décisions scellant le sort des Africains et n’aimerait ni aujourd’hui, ni demain se voir retirer ce privilège.

Un pôle économique incontournable en Afrique

Porte d’entrée et de sortie en zone UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine), la Côte d’ivoire abrite l’un des ports les plus importants d’Afrique, tant par son flux d’échanges commerciaux à l’intérieur du pays comme dans la sous région, que par sa position géographique stratégique. Par exemple, la quasi-totalité des marchandises qu’on retrouve sur le marché au Burkina Faso transitent par le port d’Abidjan. Ce dernier est un véritable moteur économique pour les exportations que la France peut opérer, pas seulement vers le pays mais aussi vers toutes les destinations environnantes (qui ne jouissent pas toujours d’une ouverture sur la mer). En outre, l’Europe importe de la Côte d’ivoire ses légendaires cultures de rente que sont le cacao et le café. Il n’existe pas d’autre manière de sortir indemne de ce type de business qu’influer en permanence sur les cours. Et pour contrôler efficacement le coût des produits, il faut que le client dispose d’un moyen de pression sur le vendeur. Imaginez un peu ce que, pour les Français, pourrait signifier perdre d’un seul coup autant d’atouts.

Une coopération précieuse aux yeux des Occidentaux

L’histoire qui lie la Côte d’ivoire et la France ne date pas d’aujourd’hui, c’est une vieille épopée. S’il y ait une colonie de l’AOF (Afrique Occidentale Française) qui puisse s’attribuer le mérite d’avoir contribué de manière considérable à faire de la France ce qu’elle est à l’heure où je vous parle, c’est bien le pays d’Houphouët BOIGNY. Les relations diplomatiques entre les deux Etats étaient assez stables avant qu’un nègre audacieux ne décide un jour de « faire chier » son ancêtre gaulois. Et depuis la coopération va de mal en pire, on dirait que personne ne veut plus servir l’intérêt de l’autre. C’est ainsi qu’on a assisté à la coupe des vivres aussi bien dans un sens que dans l’autre : les entreprises françaises ne détiennent plus le monopole des marchés publics en Côte d’ivoire tandis que celle-ci subit la satire des médias internationaux et les pressions politiques qui vont avec. Par ailleurs, n’oublions pas que, pour la France, garder une mainmise sur cette plaque tournante d’Afrique de l’Ouest est primordial dans la mesure où cela lui permet de conserver son leadership dans toute la zone.

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11. févr.
2011
Education
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Points faibles du système éducatif en Afrique francophone

S’il fallait élaborer une liste d’éléments à améliorer dans nos instituts d’enseignement, je suggérerais par ordre de priorité décroissant : l’expression orale en public, la rédaction des documents et l’initiation à la pratique. L’expression orale en premier dans la mesure où la grande majorité des étudiants ou élèves éprouvent une réelle difficulté à prendre la parole devant la foule. Pourtant l’aptitude des jeunes apprenants à s’exprimer librement en public passe par une initiation aux exposés et à tout type d’exercices oraux. C’est de cette façon que tel étudiant ou tel élève apprend facilement, et ce dès les classes du primaire, à tenir un discours devant un public. Cela ne sert à rien de former des têtes qui ne pourront communiquer dans leur emploi futur que via le papier. Sachant bien que le monde de l’entreprise aujourd’hui est caractérisé par les échanges verbaux, l’écoute, le travail en équipe, ce serait tout à fait inconcevable.

Ensuite, la rédaction des documents car l’élève comme l’étudiant néglige les disciplines littéraires. Du cours d’Anglais au cours de Français en passant par celui d’Histoire-Géographie, la classe se vide d’environ 50% de ses élèves. Ce phénomène est encore plus fréquent dans les classes scientifiques : quand vous prenez les relevés de notes des candidats au baccalauréat pour les séries C, D ou S, vous vous rendez compte que 2 élèves sur 10 arrivent à décrocher une moyenne en Langue française ou en Anglais ; la plupart d’entre eux se battent pour ne pas avoir une note éliminatoire. Les conséquences de ces manquements sont observables plus loin, à l’université où bon nombre d’étudiants n’ont pas la méthodologie correcte pour rédiger leurs documents (devoir de groupe, copie d’examen, mémoire de fin d’étude). Par exemple, quand vous parcourez du regard les rapports de stage de certains étudiants de l’institut 2iE de Ouaga, vous vous demandez s’ils ont fait des études secondaires. Tellement les lignes contiennent des fautes de langue que pour toutes les marquer de rouge, il faudrait colorier la page entière. Et quand vous approchez les concernés pour les aider à corriger leurs erreurs, ils vous débitent : « le plus important c’est qu’on puisse comprendre ce que j’ai voulu dire ».

Enfin, la pratique parce que nos établissements scolaires ne disposent pas toujours des équipements et des matériels qui permettent aux enseignés de mener à bien les expériences et les manipulations pratiques sous la direction de leurs encadreurs. Très souvent ce sont les lycées ou instituts publics qui sont équipés de pareils outils, mais là encore il faut faire face au problème des effectifs pléthoriques. Généralement, tous les élèves n’ont pas la chance d’être programmés aux séances de TP. Les responsables s’arrangent à ce que quelques groupes d’élèves passent et les autres se contentent de recueillir de ceux-ci des informations, des descriptions sur la procédure. Comment peut-on concevoir, par exemple, que des étudiants du supérieur ne sachent pas se servir du logiciel Word ? C’est pitoyable mais c’est cela même le quotidien des apprenants dans les pays du sud.

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04. févr.
2011
Culture
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Au Faso, on travaille, on prend de la peine mais ce sont les fonds qui manquent le plus

L’initiative de rédiger ce billet nait de ma profonde indignation à l’issue d’un débat houleux qui m’a récemment opposé à quelques amis burkinabés. Tout part d’une critique émise par ceux-ci à l’encontre des gardiens de nuit (qui touchent en moyenne 25 000 FCFA par mois) qui, apparemment passent la majeure partie de la nuit à rêver plutôt que de veiller sur leurs employeurs et les biens de ces derniers. Autre chose avant d’entrer dans le but du sujet : j’ose espérer que Mr Jean de La Fontaine ne se retournera pas dans sa tombe pour me reprocher d’avoir transformé sa célèbre citation tant dans la sémantique que dans la syntaxe.

Au Burkina Faso, le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (S.M.I.G) pour les travailleurs, à l’exception des employés agricoles et des personnes liées à leur employeur par un contrat d’apprentissage est fixé à 32 218 FCFA. Cela suppose que l’ouvrier burkinabé actif bosse pendant environ 6 heures de temps chacun des 30 jours du mois pour obtenir exactement une prime de 1 074 FCFA au terme d’une journée de labeur. Faites vous-même le calcul et vous verrez à quel point ces chiffres sont insignifiants en termes d’argent. Aussi, il faut noter que très peu d’employés connaissent leur droit en matière de contrat de travail. Le plus souvent quand il vienne chercher du travail, ils se mettent dans la position la plus défavorable qui soit, ce qui du coup transfert tout le pouvoir de décision à leur futur patron. C’est le cas de certaines femmes de ménage qui sont embauchées dans des agences de nettoyage à Ouaga et qui reçoivent un salaire de 10 000 FCFA chaque fin du mois. Pourtant elles arrivent tous les jours à partir de 5 heures du matin dans les locaux des entreprises ou instituts où elles sont affectées pour blanchir les toilettes et d’autres surfaces. N’est-ce pas là une forme d’exploitation de l’homme par son semblable?

Je reviens donc sur la discussion que j’ai eue avec mes frères africains. Ceux-ci soutiennent que le salaire d’un employé doit être fonction des efforts qu’il fournit et de la situation exceptionnelle que vit son employeur. Je m’explique. Le salaire est fonction des efforts dans la mesure où, pour rémunérer un individu, on évalue la quantité de travail qu’il a produit. Et il est fonction de la situation vécue par son employeur lorsque ce dernier justifie, par exemple, le salaire dérisoire qu’il paye à sa bonne par l’argument du salarié qui vient à peine d’intégrer la vie active. Je suis tout à fait d’accord avec la première vision mais quant à la seconde, elle m’écœure. Je vais vous dire le pourquoi : non seulement en procédant ainsi on ne reconnait pas la valeur humaine et n’oublions pas que, quand bien même la situation du patron serait favorable (cadre qui gagne bien sa vie), il ne ferait pas d’effort à son tour dans le sens avantageant sa ménagère. Et bien tout ceci n’est pas juste. D’ailleurs je n’ai pas hésité à le leur répéter en m’appuyant sur quelques faits prépondérants de la société. Aujourd’hui, si on intègre de plus en plus la politique RSE (Responsabilité Sociétale et Environnementale) dans les entreprises, c’est parce qu’il est temps de changer cette mentalité chez les hommes.

Cela consiste, en partie, pour les boss à mettre en place des mesures qui permettront à leurs employés d’être dans des conditions favorables pour produire un bon rendement. En ce sens que si vous avez à votre disposition quelqu’un qui vous offre ses services, et peu importe le type de services, vous devez contribuer à ce qu’il soit épanoui quand il le fait. Je connais au moins une famille où lorsque vous arrivez chez eux, vous ne vous rendez même pas compte qu’ils hébergent une bonne. Celle-ci est certes là pour s’assurer que le bébé ne manque de rien, mais la façon dont on la traite à la maison lui fait oublier qu’elle est employée. De cette façon, elle est plus motivée dans son travail. Et je peux vous affirmer avec certitude qu’aussi minable que puisse être sa rémunération, elle ne boudera pas ses patrons car ils sont devenus pour elle des parents. Cependant si les gens sont parfois strictes et inhumains envers leurs employés c’est parce qu’il y a bien eu des exemples moins édifiants par le passé. Des gens bien ont eu à accorder leur confiance et leur estime à leur chauffeur, leur gardien ou leur boy, et en guise de remerciement ceux-ci leur ont dérobé des objets précieux ou d’importantes sommes d’argent avant de s’enfuir. L’Africain n’est pas reconnaissant parfois, c’est là où le bât blesse.

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02. févr.
2011
Expérience
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Serment de prostituée

Il y a deux jours de cela, en revenant d’une balade nocturne, je me suis arrêté devant deux prostituées. Rassurez-vous j’étais lucide, j’avais toute ma tête et mes idées intactes. Avec le froid qui me pénétrait de partout et cette envie presque obsessionnelle de regagner mon lit, à l’abri de l’angoisse vespérale, j’ai hésité un moment avant de finalement m’aventurer. Voici une liste de conseils à suivre pour éviter l’échec lorsqu’on se lance dans une pareille initiative: ne pas sourire en arrivant, regarder droit dans leurs yeux, ne pas baisser son regard, jouer leur jeu, débattre comme un client intéressé. Aussitôt, l’une d’elles et moi avons tenté de nous mettre d’accord. Elle me demandait de proposer mon prix tandis que je cherchais vainement à lui faire comprendre que je n’avais pas assez d’argent dans mes poches et qu’elle rendrait une énorme faveur à un étudiant comme moi en ne lui facturant pas ses services. C’est alors qu’on engage une longue conversation qui finit par me captiver.

Dis-moi, tu résides dans les parages ?

Non, j’habite loin d’ici. Je suis vers Kilwin, le quartier juste après Tampuy.

Celle que tu remorques, c’est ta sœur ?

C’est ma « potesse ». Elle et moi, on se cherche, on fait du business.

Tu dis quoi finalement par rapport à ma proposition?

Mon ami, excuse-moi, je ne suis pas sortie dans ce froid de congélateur pour venir offrir mes fesses cadeau aux gens dans la rue. Tu vas me donner combien? Dis toujours. Quand je te vois, je sens que tu es « choco ». Faut pas gâter ton nom dèh !

Ma sœur, faut pas tu vas me laisser partir dormir comme ça, faut faire pardon s’il te plait. Ce soir j’ai pas d’argent mais dans peu de temps seulement mes parents vont me faire un « western ».

Toi tu es bien hein ! Un gros papa comme toi-là tu attends encore tout de tes parents. Faut te lever toi aussi pour bosser et gagner des sous.

Pourquoi tu dis ça ?

Tel que tu me vois là aujourd’hui, je suis indépendante. J’ai très vite appris à me prendre en charge. Je ne me rappelle pas de la dernière fois que j’ai reçu quelque chose des parents. Et même ils ne pouvaient pas toujours tout me donner. J’avais donc un copain qui faisait le reste. Ceci a fait que je prenne goût très tôt à la vie de dehors et c’est comme ça que les hommes m’ont trompée.

Donc tu ne peux pas me faire cette faveur pour une fois ? Viens avec moi et tu ne regretteras pas.

Tséh ! Les hommes, vous là quoi. Aujourd’hui là moi je ne peux plus rien traiter avec un homme, si ce n’est pas lui vendre mes fesses. Dans Ouaga ici, il n’y a pas l’homme. Peut-être que dans ton pays ça y est là, mais je n’en suis pas si sûr. D’ailleurs tu es d’où ?

Je suis Camerounais et toi ?

Moi non. Je suis Bobolaise. Je suis venue à Ouaga ça fait déjà presque 5 ans. Je suis là pour faire des affaires.

Tu ne penses pas retourner à Bobo un beau jour pour te marier ?

Pô pô pô … ! Marier ! Qui ? Moi. Tu sais, j’ai connu plein plein plein … d’hommes dans ma vie. Si en 24 ans j’ai pas pu gagner mari, ce n’est pas maintenant qu’il va tomber du ciel. Si un monsieur vient vers moi qu’il va m’épouser, je fuis en abandonnant ma moto, je te jure. Moi, je sais que si une fille connait 1, 2, 3, jusqu’à 4 déceptions amoureuses, pour elle est fini comme ça. Elle ne peut plus avoir de chance en amour. Et même, quand on sort avec vous les hommes de nos jours, vous nous utiliser seulement. Vous nous baisez baisez baisez … jusqu’à gâter nos fesses et vous ne nous donnez rien. Voilà pourquoi je préfère encore donner ça à un inconnu contre 5 000 ou 10 000 FCFA. Au moins, je ne me casse pas la tête à demander quoi que ce soit à quelqu’un. Si j’ai besoin de me coiffer, je sors mon propre argent et je paye.

Pour couper court je lui demande de me passer son contact afin de pouvoir l’appeler dès que j’aurais suffisamment d’argent. Elle me le donne volontiers et je reprends aussitôt ma route après leur avoir souhaité un bon marché.

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31. janv.
2011
Sensibilité sociale
4

Feuilleton des réseaux sociaux en Afrique noire

Comme partout ailleurs dans le monde, les grandes métropoles africaines se sont mises en mode réseau social. Toutefois avant d’aborder le sujet relatif au web social proprement dit, il faut rappeler que l’internet n’est pas un phénomène aussi répandu en Afrique que dans les cités occidentales. Au Cameroun, si l’on exclut le cas des grandes sociétés, c’est par les cybercafés que les populations y ont facilement accès. Ce sont des espaces dont l’atmosphère est généralement confinée. Les ordinateurs vétustes sont disposés côte à côte, très souvent sans aucune cloison, ce qui prive les utilisateurs de l’intimité escomptée. Moyennant la somme de 300 FCFA, on peut surfer une heure durant. Quelques rares ménages peuvent s’offrir une connexion internet privée. Avec l’arrivée du distributeur d’internet haut-débit Ringo et le succès honoré de son produit my Quat, les étudiants peuvent désormais se connecter 24 heures sur 24, envoyer des SMS gratuits, tout ceci contre le paiement d’un montant fixe de 15 000 FCFA et l’achat régulier d’une carte de recharge entre 1 000 et 25 000 FCFA. Par ailleurs, les entreprises de téléphonie mobile s’activent de plus en plus à prester dans ce sens en mettant à la disposition de leurs abonnés des clefs de connexion. Il y a, par exemple, Orange qui le fait. Mais le problème demeure le même : le débit de connexion offert ne permet pas toujours de naviguer de manière continue et efficace sur le réseau.

Parmi les réseaux sociaux les plus actifs au pays des grandes ambitions, on compte surtout Facebook et Hi5. C’est d’abord grâce au second que fut découverte cette nouvelle ambiance dynamique du réseautage social. A l’époque, jeune et adulte l’utilisaient surtout pour se faire des amis, se faire connaitre du public notamment en partageant leurs photos, des informations sur leur vie, leurs habitudes, etc. Aujourd’hui, presque tous les internautes optent pour le premier. Facebook est au cœur de la vie aussi bien pour les instituts d’enseignement que pour les entreprises ou les ménages. Avec ses multiples options dont la messagerie instantanée, il est venu combler les insuffisances de Hi5. Dorénavant, grâce à ce web social au caractère original, les personnes que l’on rencontre peuvent passer du virtuel au réel. Il suffit juste d’un clic et le tour est joué. Les jeunes filles en savent quelque chose car recevant dans la majeure partie du temps les avances de visiteurs inconnus. Facebook c’est aussi un moyen de célébrer des retrouvailles entre amis perdus de vue.

Pour terminer en beauté, je vous raconte l’expérience ô combien vibrante des étudiants de l’Institut 2iE à Ouaga. Une fois de plus, c’est en terre des hommes intègres qu’a lieu ce fatidique forum de nationalités, à la fois symbole d’unité et de progrès pour le continent. Dans cet univers de futurs cadres tous liés par le même métier, l’intégration se fait de manière systématique. D’un simple geste courtois,  serviteur, les étudiants arrivent à tisser de solides rapports entre eux. Imprégnés de toute cette sympathie, de toute cette chaleur, ils n’hésitent pas à se confier les uns aux autres. C’est ainsi qu’à la pause comme aux heures de cours, on ne résiste pas aux commentaires d’une photo récemment marquée ou à un thème de discussion donné. Il suffit de faire un tour à l’amphithéâtre et de jeter un coup d’œil sur les écrans d’ordinateurs : s’il y a une page web active, je parie mon blog que c’est celle de Facebook. On se lève le matin de Facebook et on se couche la nuit sur Facebook. Et puisqu’on partage les mêmes dortoirs dans le campus, certains ont trouvé à cet outil indispensable une nouvelle application : passer leurs commandes de crédit de communication, de yaourt ou de bissap 1 auprès des étudiants qui en offrent les prestations commerciales. Dès que votre message parvient à ceux-ci,  il ne vous reste plus qu’à patienter 5 minutes et le produit est aussitôt livré.

1 Jus d’oseille

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Ma mobilité racontée

Auteur·e

L'auteur: Francoperen
Ingénieur de formation, j'ai un fort intérêt pour l'écriture. Les mots sont pour moi tout ce que les chiffres ne peuvent être. Les modeler au quotidien pour raconter des histoires est un besoin pour mon âme. Au-delà des histoires qu'ils servent à raconter, les mots sont mes petites armes pour contribuer à rendre le monde meilleur.

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