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  • Pourquoi "Mes réalités du monde"?
Mes réalités du monde
26. nov.
2010
Sensibilité sociale
0

Illusion

Marc étudiait dans une école à l’étranger. Il a été sollicité par une étudiante de son ancienne école ; celle-ci attendait de lui qu’il l’accueille dans cet univers auquel il s’était déjà familiarisé. Quelques semaines avant l’arrivée de Lise, ils ont échangé des messages électroniques. Ainsi elle a pris note des quelques astuces essentielles à savoir lorsqu’on met le cap sur l’Afrique occidentale. A son arrivée, ils se sont réjouis à l’idée de se revoir. Lise s’est installée provisoirement dans une chambre proche de celle de Marc au premier campus. Le jour suivant, Marc l’invitait à diner avec lui. Deux jours après son arrivée, ils déjeunaient ensemble. Le troisième jour après son arrivée, Marc se réveillait quasiment auprès d’elle, pour ne guère mentionner le petit déjeuner. A peine se levait-elle de son lit qu’il lui demandait ce qu’elle allait faire de sa journée. Il était avec elle partout et à tout instant. Même dans sa chambre, Lise ne parvenait pas à lui échapper, ne serait-ce que l’instant de se mettre à l’aise. Le week-end qui précédait la rentrée, l’école a attribué à Lise sa chambre au second campus. Marc s’est porté garant de l’y accompagner. Que pouvait faire Lise, si ce n’était le regarder agir ? Elle l’a hébergé deux nuits dans sa chambre avant de lui avouer son gêne. Comme si son comportement était on ne peut plus normal, il s’est irrité et a regagné le premier campus.

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26. nov.
2010
Expérience
14

A son arrivée

Depuis qu’elle est arrivée j’ai le cœur inondé de joie
Depuis qu’elle est arrivée j’ai le sentiment que tout va pour le mieux
Depuis qu’elle est arrivée j’apprends à vivre, vivre comme un homme
Depuis qu’elle est arrivée je l’ai regardée comme jamais je n’ai eu le courage de regarder une autre
Depuis qu’elle est arrivée j’ai le sommeil lourd: ma nuit ressemble à une sorte d’embarquement
dont la destination n’est pas connue; et je me réveille quand je suis tout près d’y parvenir
Depuis qu’elle est arrivée je pense au moment où nous pourrions enfin nous regarder
dans les yeux et nous révéler ce que nous avons jusqu’ici ressenti et refoulé
Depuis qu’elle est arrivée j’ai pu mémoriser le parfum de son corps,
à tel point qu’il hante le couloir qui mène dans ma chambre
Depuis qu’elle est arrivée j’ai arrêté d’écrire,
parce que retenu par cette nouvelle passion qu’elle-même incarne
Depuis qu’elle est arrivée elle me parle et j’ai la certitude qu’elle ne profère pas de mensonges;
d’ailleurs si cela avait été le contraire, je me serais douté de la faille la plus subtile
qu’elle aurait pu introduire dans ses paroles
Depuis qu’elle est arrivée je l’ai observée, écoutée et comprise
Depuis qu’elle est arrivée j’ai cessé de communiquer avec celles que je fréquentais jusqu’à récemment
Depuis qu’elle est arrivée je suis plus confiant que je ne l’ai été ces dernières années d’études supérieures
Depuis qu’elle est arrivée tout me répugne, les moments qu’elle m’accorde exceptés
Depuis qu’elle est arrivée je fais ce qu’il y a lieu de faire sans pour autant lui imposer le moindre choix
Depuis qu’elle est arrivée j’attends le moment opportun pour saisir la chance qui m’est offerte
Depuis qu’elle est arrivée je sens qu’elle veut me porter un message par ses gestes, ses actes, son sourire, sa démarche, son habillement et le ton dont elle garnit sa voix pendant nos conversations

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26. nov.
2010
Sensibilité sociale
1

African cohesion at 2iE

The day I traveled from Cameroon to Burkina Faso, I was very anxious. When I arrived at the International Institute for Water and Environmental Engineering, I wondered how people here lived, thought and acted. During my first few days here, I was very timid. I found it difficult to greet other people.

Soon after, things started changing. I began to empathize with the students from different nationalities. We would sit around after dinner and have discussions about the peculiarities of our native languages. Also, I started learning to ride a motorcycle through the instructions of a Burkinabe classmate.

I think the best way to relate to someone who is different is to relate to his or her culture. This is one of the basic lessons one gets from studying at 2iE. It is evident that we are able to live compatibly by respecting and tolerating each other, despite ethnic differences. Tolerance is a quality that is a must for engineers who have to manage many workers in the field.

Don’t forget, there will come a day when we, no matter what ethnic background, will have to combine our knowledge and experience in order to contribute to the development of our continent.

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26. nov.
2010
Instruction
1

Leçon de grammaire

En franchissant le seuil de la porte ce matin, les élèves ont pris conscience du devoir duquel ils doivent s’acquitter surtout lorsqu’ils ont aperçu le redoutable cerbère sur le bureau de l’instituteur. « Assoyez-vous. », leur a-t-il dit en écrivant la date du jour au tableau. Il fallait voir avec quelle spontanéité ils ont obtempéré et ouvert de surcroît leurs cartables pour en extraire leurs manuels de cours. C’était comme si leurs gestes et les paroles que le maître venait de leur adresser étaient synchronisés à l’instar des images et des sons dans un film. Mais seuls ces oiseaux perchés sur les persiennes de la salle pouvaient témoigner de la présente mascarade en dénonçant ainsi l’attitude quotidienne de ces nuisibles perroquets soudainement convertis en dociles apprenants.

« Aujourd’hui nous allons parcourir la notion du mode du verbe. », dit l’instituteur à sa volée de moineaux. Puis il ajouta: « Qu’appelle-t-on mode du verbe ? ». Thomas leva sa main gauche et la parole lui fut attribuée. « Je pense que c’est la façon dont on doit habiller le verbe pour qu’il puisse exprimer une action et être en accord avec les règles de grammaire. », a-t-il répondu. « Agenouillez-vous monsieur en attendant de recevoir l’imminente visite de mon cerbère. », lui a rétorqué l’enseignant tout en essayant de retenir sa colère. Ensuite il a renchéri en disant : « Et bien, jeunes gens, le mode du verbe c’est la manière dont celui-ci exprime un état ou une action. Maintenant qui d’entre vous peut-il me dire combien il existe de modes en Français ? ». Thomas souleva sa main de nouveau mais cette fois-ci en contrebas. Et il prit la parole en affirmant : « Il y en a  6 au total. ». Le maitre sourit pour manifester qu’il était satisfait de sa réponse et toute la classe l’acclama. « Vous pouvez vous rassoir. », dit-il à Thomas.

Il développa par la suite en ces termes : « En effet il existe 6 modes verbaux en Français qui sont l’indicatif, le subjonctif, le conditionnel, l’impératif, l’infinitif et le participe. Le premier mode comporte 8 temps de conjugaison deux à deux compatibles. Le deuxième en a 4, le troisième 3 et les trois derniers 2 chacun. Nous aborderons d’abord le mode indicatif qui est l’un des plus usités dans la langue. ». A peine avait-il commencé à écrire ses différents temps sur le tableau noir que la sirène retentit, annonçant la récréation à ces bestioles récemment apprivoisées?  Après avoir feint de ne rien entendre une trentaine de secondes, l’instituteur les a autorisés à prendre leur pause. Dès qu’ils ont de nouveau atteint la porte de la salle, ils se sont retransformés en bêtes encore plus nocives que nul ne l’aurait soupçonné.

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26. nov.
2010
Sensibilité sociale
0

Le trésor du foyer ou la progéniture du pays des merveilles (2)

L’enfance est une sorte de passerelle entre un état d’innocence et un état de culpabilité. A l’état initial, l’enfant est susceptible, vulnérable, toute circonstance de son vécu quotidien peut catalyser son enthousiasme; bref il n’est pas encore apte à faire le discernement entre ce qui est bien ou mal pour lui. C’est donc une période au cours de laquelle, il subit des endoctrinements d’origine multiple : il y a premièrement ses parents qui lui définissent une ligne de conduite à tenir au foyer ; deuxièmement ce sont ses enseignants qui apportent leur pierre à l’édifice en lui inculquant des valeurs intellectuelles, morales à l’école ; troisièmement l’enfant est influencé par le comportement de ses amis ou des autres individus qu’il fréquente  à l’accoutumée. Ses parents doivent par conséquent prendre les mesures nécessaires afin de veiller au jour le jour à ce qu’il reçoive une éducation de qualité, autrement dit, ce sont les autres qui feront l’éducation de leur progéniture. Le dialogue et l’échange mutuel sont alors de loin les stratégies efficientes pour y parvenir.

Une fois que le socle de la relation est bâti, la tâche des parents à l’état final de ce processus ne consistera plus qu’à resserrer les liens avec leur enfant. Dès lors, les deux parties entretiendront un rapport stable, basé sur la confiance et le respect. Dans une pareille ambiance, l’enfant se confie librement à ses parents, il fait ses choix en approbation avec ceux-ci et n’hésite pas à faire recours à son esprit critique pour leur exprimer son opinion sur un sujet donné. Cependant, l’erreur que certains encadreurs commettent très souvent est de s’imaginer que couper le lien entre leur descendance et le monde extérieur, se démarquer d’elle afin qu’elle ait leur crainte pourraient avoir des effets positifs pour son éducation. Il en résulte plutôt le repliement de l’enfant sur lui-même, la cachoterie des détails relatifs à sa vie et enfin, la perte du contrôle des parents sur leur enfant.

Je me souviens qu’en visitant un ami de mon père une fois, je fus marqué par un détail très peu commun pour moi à l’époque. Nous n’étions que deux dans la demeure, entrain de regarder un match du tournoi Roland Garros à la télévision lorsque la sonnerie retentit. Quand j’allai ouvrir la porte au visiteur, il se présenta comme l’ami de Reine. Je le conduisis alors au salon où se trouvait mon parrain. En me rasseyant, je fus étonné de la manière amicale avec laquelle il salua le jeune homme. Par la suite, il lui proposa de s’asseoir et lui demanda si Reine était informée de sa venue. Mon parrain venait d’émettre son avis par rapport à une question sportive et il était curieux de savoir ce que nous en pensions. Naturellement, nous lui rétorquâmes que nous voyions les choses de la même façon que lui. C’est alors que Reine arriva et nous trouva confortablement assis dans les fauteuils du salon. Elle embrassa son ami et moi sur les joues. Et comme si ce qu’elle venait de faire ne suffisait pas, elle s’opposa au point de vue de son père au moment où il l’invita à participer à la discussion unanime à laquelle nous avions déjà pris part.

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24. nov.
2010
Art
0

Cette vie, j’ai de la peine à la vivre!

J’étudie dans le domaine de l’ingénierie. Depuis tout petit, je me suis toujours vu dans la peau d’un écrivain célèbre. Mais il fallait avant tout privilégier l’aspect rémunérant d’une future profession. Et je pense que mes parents n’ont pas lésiné sur leurs moyens pour me l’inculquer. Aujourd’hui je sais, contrairement à il y a neuf ans plus tôt, que l’homme peut se nourrir de son art sans toutefois en vivre. Ainsi je me forme dans le domaine des sciences exactes pour la raison que je venais de mentionner. Cela n’empêche qu’un jour à venir je m’installe dans cet espace animé, embelli, merveilleux qu’est la littérature. Ecrire c’est tout ce à quoi j’aspire ; j’aime parler de moi à travers ces lignes d’écriture que je formule avec la plus grande délicatesse qui soit. Je propose aux autres mes choix de vie, mes conceptions des choses et surtout mes avis sur un certain nombre de questions récurrentes de cette époque. Je le fais parce qu’au fond de moi je ressens le besoin de le faire : c’est de la vocation, si je ne m’abuse. Il ne se passe pas un jour sans que l’idée de produire un texte ne me revienne. A un moment donné, cela se transforme en une condition de survie : je suis alors tenu d’écrire si je veux me libérer des châtiments de cette passion. En attendant je fais des calculs, des applications aux moyens de programmes ou logiciels, des choses que je n’étais certainement pas prédisposé à accomplir. De toute façon un talent, même lorsqu’il n’est pas entretenu, demeure en l’homme. Il suffit de le réactiver et tout fonctionne comme auparavant. Ce penchant pour les Belles Lettres, je l’ai acquis, au moment où j’ai commencé à écouter des gens parler avec aisance, éloquence. J’ai aussitôt voulu m’identifier à ceux-là car j’y voyais une sorte de magie. J’aimerais préciser que le livre n’a jamais constitué ma muse, la preuve est que le plus grand effort que j’ai réalisé jusqu’ici est d’ouvrir la dixième page d’une œuvre littéraire au collège. Le simple fait de tenir un livre me rend jaloux, combien de fois prendre connaissance de son contenu ? Je me suis toujours dit que si je pouvais écrire, alors je n’aurais plus besoin de lire. Mais j’ai tort de penser ainsi car les plus talentueux mêmes ont toujours eu recours aux productions de leurs confrères. Ils sont bien conscients que ce qu’ils pourront y tirer constitue un complément précieux pour le background qu’ils possèdent déjà. Cependant ma susceptibilité vis-à-vis des maux qui gangrènent la société est sans aucun doute la raison mère de mon engagement. Des circonstances observables au quotidien, nombre sont celles qui suscitent en moi une indignation. Celle-ci enclenche alors le processus qui consistera tout d’abord à faire la satire de ce qu’il y a de répugnant dans toute l’affaire, puis proposer des solutions constructives afin de pallier à cela. C’est une tâche qui transcende tout ce que l’on peut se faire comme idée d’elle, croyez-moi, je peux vous l’assurer.

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24. nov.
2010
Sensibilité sociale
5

Histoire du « phone » en milieu scolaire

Il est 7 heures et demie, le dernier coup de sonnette vient de retentir et pas un seul en Terminale D2 ne se sent concerné pour le moment. Encore faut-il qu’ils arrivent à discerner ce signal dans la cacophonie qui règne dans la salle. Il suffit d’y faire un tour, de rapprocher votre oreille des casiers de tables, aussitôt après on vous annoncera, et vous ne pourrez que corroborer, que vous êtes devenu sourd-muet, sourd d’endurer la pluie de sons qui s’y abat et muet de ne pouvoir rien dire ou faire pour que cesse ce remue-ménage. Hier soir, en regagnant les domiciles, l’instruction donnée par l’enseignant était de proposer un plan détaillé pour un sujet de dissertation. Quelques élèves y compris moi-même, ont souffert de venir une heure plus tôt ce matin pour accomplir la tâche du forçat. Au fond de la salle, entre les mains d’un groupe mixte d’élèves, dits muna bobo 1, on peut dénombrer une série de téléphones multimédias. Le kapo 2 ou le garçon le plus « stylé » de tous, celui qu’on reconnait à l’application fréquente des écouteurs à ses oreilles, se distingue par ses abonnements chez Orange, MTN et Camtel ; ses trois mobiles, dit-il avec fierté et arrogance, lui ont coûté une fortune. C’est pourquoi il n’hésite pas, à la pause comme aux heures du cours, à les exhiber à ses camarades, d’ailleurs c’est à ces atouts de frime qu’il doit sa célébrité au collège ALFRED SAKER. Pendant que certains s’échangent des sons ou des « hot » vidéos par Bluetooth, d’autres offrent gratuitement leurs prestations de DJ à la classe. « Le prof arrive », s’écrie un élève qui se trouvait encore dans le couloir, en plein pourparlers avec une mo nga 3 inconnue dont il a quand même réussi à enregistrer le numéro de portable. Ils se reverront certainement dans les vestiaires un quart d’heure plus tard, à condition que le done man 4 sache bien agencer son « verbe » dans le SMS qu’il lui écrira une fois revenu en salle. Lorsque le professeur franchit le seuil de cette dernière, les activités du petit marché s’estompent, ses commerçants rangent leurs marchandises et ses clients leur argent. D’un ton autoritaire, il demande aux élèves de présenter leurs travaux sur la table. A peine se lève-t-il pour se diriger dans la première rangée qu’une sonnerie aiguë l’interrompt et captive la classe entière. En une fraction de seconde, le cellulaire qui l’a émise a été éteint et rangé. Le geste éclair n’a suscité aucun soupçon chez le professeur, vraisemblablement transformé en inspecteur. Il réclame alors le responsable avec une voix vibrante de colère. Mais les trente minutes qui suivront serviront à traquer en vain l’auteur de cette perturbation. Coco est pourtant assise au milieu de ce petit monde ; elle se camoufle, retient son souffle et évite de se trémousser. De pareilles imprudences lui ont déjà valu la confiscation de son précédent portable. C’était en plein évaluation de Maths ; elle a convaincu au moyen d’un SMS un mougou 5 de la classe de lui transmettre les réponses de quelques questions complexes. Comme elle avait omis de mettre le son du téléphone en position OFF, le message en lui parvenant a émis un signe sonore qui a alerté le surveillant. Dans ce genre de situation, la classe sait se montrer solidaire et taciturne. Le professeur, pour ne pas être couvert de ridicule, abandonne ses investigations pour poursuivre le contrôle des devoirs. Aujourd’hui, il choisit de n’expulser personne car il est conscient du fait que s’il commence, il sera contraint à la fin de négocier avec les trois ou cinq élèves qu’il en restera de la classe pour achever son programme de la matinée. Il entame aussitôt la correction de l’exercice. Pendant qu’il explique une notion importante à ses élèves, son téléphone sonne. Toute la classe braque ses yeux sur lui, même ceux qui n’étaient que présents en chair. « Allo ! Oui, j’arrive, je suis en circulation, accordez-moi juste 10 minutes, le temps que je descende du taxi pour vous rejoindre. », déclare le professeur à son interlocuteur lorsqu’il décroche son mobile. Le bip de fin de conversation enclenche alors dans la salle des éclats de rires, des sifflets et des claquements de mains.

1 enfant de riches ; 2 personne qui sort du lot et fait l’objet de convoitise ; 3 jolie fille ; 4 garçon futé ; 5 personne facilement manipulable, faible de caractère.

 

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18. nov.
2010
Sensibilité sociale
0

Et si c’était le moine qui faisait l’habit

 

Bon nombre de gens pensent que l’habit fait le moine. L’habillement d’une personne permet très souvent à autrui d’esquisser dans son esprit une image d’elle. Par exemple, lorsqu’une femme se vêtit à la façon d’une star (les cuisses exhibées, le chemisier entrouvert, etc.), quitte à laisser paraitre une certaine extravagance, on dira d’elle qu’elle manque de sérieux dans la vie ou pire encore qu’elle est frivole. D’un autre côté, celui ou celle qui s’habille sans qu’il y ait d’assortiment dans sa façon de marier les couleurs, se verra attribuer l’étiquette « sans style » ou au pire des cas sera marginalisé. Conscients de ces réalités sociales parfois taboues, les gens, selon qu’ils correspondent aux critères de l’une de ces deux factions, trouvent les moyens de plaider leur cause dans les préjugés qu’ils se font sur les protagonistes de l’autre faction. On assiste alors à un conflit perpétuel entre les deux groupes qui n’hésitent pas à se mépriser. Et c’est de là que nait l’esprit de critique que la plupart des gens adoptent au regard de la façon dont un individu est vêtu.

Qu’y a-t-il encore à mentionner en parlant de l’habillement, si ce n’est préciser qu’il exprime à qui a le don de la déceler cette touche intrinsèque enfouie au plus profond de l’essence de chaque homme? Je ne pense pas que la façon dont une personne se vêtit puisse la définir de manière exacte, renseigner suffisamment sur sa personnalité ; il n’est donc pas cartésien de juger quelqu’un en se référant à son style vestimentaire car on s’habille pour agrémenter son corps et non pour qu’il fasse l’objet de controverses. En considérant le cas de deux sujets qui ne vivent pas dans le même environnement, il ne paraitra pas très déconcertant qu’ils aient des styles d’habillement différents, ce qui peut s’expliquer par la disparité de leurs modes de vie, de leurs convictions et par conséquent de leurs comportements. Cependant, comme nous vivons dans une société qui est régie par des normes – par lesquelles nous sommes influencés indépendamment de notre volonté –, il est de notre intérêt de nous identifier aux critères d’une troisième faction ; celle-ci est intermédiaire aux deux premières et établit une sorte d’équilibre entre elles. Tout simplement, je dis qu’on peut s’habiller, aspirer à quelque chose sans pour autant attirer l’attention d’autrui, ceci en s’évertuant d’intégrer dans notre façon de procéder un peu de conformisme.



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17. nov.
2010
Sensibilité sociale
0

Le trésor du foyer ou la progéniture du pays des merveilles

J’ai été enfant et l’unique image que j’en garde est celle de ma nourrice entrain de me conter l’une de ses histoires imaginaires en attendant impatiemment que je me jette dans les bras de Morphée. Elle m’assistait dans tous mes faits et gestes. Elle était là quand j’avais besoin de quelqu’un et quand je n’en avais nullement besoin. Chaque matin je la revoyais après m’être endormi la veille en la regardant me parler. Elle me rendait tous les services qu’une mère rendrait à son enfant. Tous les jours, elle me lavait, m’habillait, me préparait à manger. Il lui arrivait même de me faire des singeries dans le but de susciter mon rire. Parfois, je m’amusais bien avec elle mais il eut aussi des fois où aucune expression de bonheur ne pouvait envahir mon visage. Je ne réagissais plus à rien, une seule idée m’obsédait : voir ma mère. Le tendre cerbère se retirait alors dans la cuisine et trouvait quelque chose à faire jusqu’à ce que celle que je réclamais de toute urgence soit revenue de son occupation et m’ait pris dans ses bras. Lors de ma première journée d’école, ma nourrice m’accompagnait. Elle me tenait fortement la main. Quand nous entrâmes dans le bureau de l’institutrice, elle s’entretint avec cette dernière comme si elle était ma mère. Puis les deux me conduisirent devant ma salle de classe. Juste avant d’y pénétrer, j’étreignis jalousement ma nourrice qui me promit de revenir plus tard me chercher.

Je me souviens vaguement des moments passés en compagnie de mon père; si brefs étaient-ils qu’il m’arrivait parfois d’oublier que j’en avais un. Quand il n’avait rien à m’offrir comme présent, c’était pendant les grandes fêtes annuelles qu’on avait l’occasion d’échanger un peu. C’était un homme très occupé ; il voyageait incessamment pour son travail. Ma mère en souffrait ; je l’ai su peu avant mon entrée au collège. De temps à autre, ils se disputaient et il s’agissait toujours d’une question de travail. Ma mère lui reprochait son absence conjugale, son indisponibilité familiale. Depuis que je venais de franchir une nouvelle étape de l’interminable itinéraire scolaire, je fréquentais beaucoup de jeunes de mon âge. Et je dois avouer que dans la plupart des cas, nous n’avions rien en commun, excepté notre appartenance au même établissement. Après notre premier contact, je réalisais à quel point nous vivions différemment. Ils me parlaient toujours de leurs parents et principalement de leurs pères qui les aidaient à faire leurs devoirs le soir, les emmenaient à l’hôpital quand ils souffraient de maladie, leur faisaient visiter des endroits de distraction en ville. Lorsque venait mon tour de faire l’éloge du dieu des enfants, je restais sans mot dire.

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Ma mobilité racontée

Auteur·e

L'auteur: Francoperen
Ingénieur de formation, j'ai un fort intérêt pour l'écriture. Les mots sont pour moi tout ce que les chiffres ne peuvent être. Les modeler au quotidien pour raconter des histoires est un besoin pour mon âme. Au-delà des histoires qu'ils servent à raconter, les mots sont mes petites armes pour contribuer à rendre le monde meilleur.

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