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Mes réalités du monde
28. janv.
2011
Expérience
2

Intérêt, infidélité ou tout ce qui répugne quand on pense au mariage

Je n’ai pas d’expérience personnelle véritable en matière de vie en couple. Mais ce que j’apprends ou découvre à travers les histoires qui marquent le quotidien de mon entourage m’exhorte à réfléchir sur la question du mariage. Et plus j’y pense, plus je me rends compte à quel point il est difficile aujourd’hui de se lier à une personne, de construire avec elle une relation sérieuse. Je vous convie, chers amis mondoblogueurs, sous la base de ces quelques ingrédients, à méditer vous aussi sur cette préoccupation (car elle nous concerne tous) et faire part de vos éventuelles positions. Le forum est ainsi ouvert !

Dans cette débâcle du mariage, les torts sont partagés entre les hommes infidèles d’une part, et les femmes intéressées d’autre part. Je vais vous raconter l’histoire de l’infidélité et de l’intérêt, ces deux éléments liés entre eux. Au commencement était l’intérêt. Chaque homme est doté de quelque intérêt que ce soit. Il n’existe pas de personne sur cette terre qui soit complètement désintéressée. Tout ce que l’on fait dans la vie c’est pour arriver à un objectif, même si bien souvent celui-ci se dessine en filigrane. Un jour, à force d’avoir marre de se dissimuler, l’intérêt a orchestré une rébellion, il s’est débarrassé de tous ses déguisements et a pris d’assaut la mentalité de l’homme. Désormais il pouvait se montrer, s’exposer aux regards du monde sans la moindre honte ou crainte. C’est alors qu’entre en scène un redoutable rival, l’infidélité. Ayant remarqué que l’intérêt avait une préférence pour les femmes, il s’est emparé de ce qui restait de la société, la gente masculine. Depuis lors des batailles, des défis et des coups bas ne cessent d’opposer l’intérêt féminin et l’infidélité masculine. La situation a perduré jusqu’au jour où les deux ont trouvé un compromis. Dorénavant chacun devra rendre compte à l’autre : le salaire de l’intérêt de la femme c’est l’infidélité de l’homme et vice versa.

Comment intérêt et infidélité sont-ils parvenus à enlever le goût du mariage aux gens ? « Tous les hommes sont des menteurs », disent la plupart des femmes de nos jours. Pour tout avouer, ce n’est certes pas facile, mais ayons un peu de dignité en tant qu’hommes et reconnaissons que ces propos de femmes désespérées ont une part de vérité. En effet, l’homme se plait chaque jour de l’année à faire la cour à la femme qui se présente à lui comme étant désirable. Que ce soit au bureau, dans la rue ou à l’épicerie, il exploite tous ses atouts pour séduire celle-ci. Souvent il le fait juste pour s’amuser, tester ses talents de mâle. Cependant, la femme n’est insensible à aucune flatterie masculine et la tentation ne connait aucune limite chez l’homme. Elle se jette alors sans réfléchir dans les bras du premier don Juan, surtout si elle pressent sa fortune, principal indicateur de sécurité. Comme il n’y a pas de prédateur qui soit de prime abord réticent à l’idée d’achever sa proie, l’homme lui contera tout ce qu’elle veut entendre, l’invitera dans des restaurants classes et lui offrira même des présents de valeur à condition qu’il atteigne son but instinctif : coucher avec elle. Ainsi lorsque cette dame osera plus tard déclarer au monsieur qu’il est menteur, ce dernier lui rétorquera qu’ « un menteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ». Eh oui ! Les femmes sont championnes pour se voiler la face ; elles ont parfois de la peine à accepter l’évidence en amour. Si l’idée de se marier devient de plus en plus inquiétante, c’est que l’homme et la femme se jouent l’un de l’autre. D’un côté, la femme pense qu’elle nargue ses multiples prétendants en leur soutirant leur argent ou tout ce qui est matériel et de l’autre, l’homme croit profiter du potentiel sexuel de ces conquêtes. La vérité c’est que chacun d’eux craint tellement d’être dupé par l’autre, qu’il préfère ne pas s’ouvrir à lui ; il y a donc manque de confiance en soi-même et en l’autre. Même quand un couple s’engage dans une relation prometteuse, ses membres sont méfiants. L’homme s’assure par des enquêtes, que le passé de sa future épouse est limpide et la femme n’hésite pas à s’intéresser à la qualité de l’emploi de son futur mari. Bref, personne n’aimerait épouser la « mauvaise personne ».

Voici un cas réel pour illustrer l’angle que j’ai choisi de présenter précédemment. Une amie s’est confiée récemment à moi en me rapportant les détails de la relation tragique qu’elle a vécue avec un homme marié. Quand ils se sont connus, ce dernier s’est réservé de lui parler de sa situation sociale. Elle lui a fait confiance. Régulièrement, ils faisaient des voyages ensemble dans les métropoles environnantes. Evidemment, l’alibi du monsieur auprès de son ménage était la mission de travail. L’imposture a duré plus de 6 mois avant que l’innocente demoiselle ne découvre qu’elle était devenue « voleuse d’époux ». Immergée corps et âme dans la liaison, elle n’a pas pu reculer à ce stade. Elle avait beau boudé le bourreau des cœurs par moment mais celui-ci, pour calmer le jeu, lui jurait de quitter sa femme dès qu’il aurait eu l’occasion. Et puis il y a eu le problème de scolarité : la jeune étudiante devait reprendre les cours à l’université et elle en avait informé son homme. Ce dernier lui a promis de tout prendre en charge. Chose curieuse, le jour venu, lorsqu’elle le lui a rappelé, il s’est énervé sur le coup, lui a précisé qu’il n’était pas son père et de surcroit, a coupé tout contact avec elle. Les jours suivants, les SMS de la fille sont restés sans réponse. Quand celle-ci ne pouvait plus supporter de ne pas voir son futur époux, elle lui a téléphoné et c’est alors qu’il lui a fait ces déclarations très amères : « Je ne suis pas de ta catégorie, nous ne pouvons plus marcher ensemble, fais une croix sur moi, j’ai trouvé une nouvelle copine qui me vaut et qui fera désormais mon bonheur, adieu ! ».

Je me ferai une joie de partager la suite de cette histoire dans une prochaine séquence, si toutefois vous en témoignez l’utilité par vos réactions ou contributions massives.

 

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23. janv.
2011
Culture
1

Cameroun : nation à part entière ou nation entièrement à part ?

Dans mon récent article sur la fuite des cerveaux, je présentais le continent noir comme un gisement de matière grise. Cette fois-ci je compte m’attarder sur un peuple, en particulier, qui fait parler de lui un peu partout sur le globe terrestre. Croyez-moi, il mérite d’être connu et érigé à un rang exceptionnel. D’ailleurs, j’anticipe pour lui décerner la palme d’or de « nation africaine la plus spéciale » car convaincu que si l’on constituait un jury pour procéder à une pareille nomination, le verdict serait sans aucun doute le même.

La diaspora africaine regroupe différentes nationalités. Parmi celles-ci, il y a quelques unes qui se démarquent par leur ardeur au travail et leur réussite imposante. Il s’agit entre autres du Sénégal, du Nigéria, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun. Quand un Européen ou un Américain vous parle de l’Afrique en des termes élogieux, c’est à coup sûr sur l’exemple de l’une de ces nations qu’il s’appuie. Prenons, par exemple, le Sénégal, il est reconnu en France pour sa forte implication dans l’enseignement supérieur, notamment avec son grand nombre de professeurs et de docteurs d’université. Bref tous les pays cités précédemment ont une forte cote à l’étranger, mais s’il y a un d’entre eux qui soit arrivé à jouir d’une révérence tout à fait particulière au contact des autres peuples, c’est bien le Cameroun.

Animés par un esprit combatif très poussé, les Camerounais savent relever tout genre de défi. On emploie généralement le slogan « impossible n’est pas camerounais » pour souligner leur détermination à balayer tous les obstacles sur leur route. Pour que vous en ayez l’intime conviction, je vous invite à réaliser une petite étude qui va consister à observer tous les domaines-clés de ce monde (économie, instruction, santé, politique, management, médias) et de constater s’il y a ou pas un Camerounais impliqué, et ce à l’échelon international. La réponse certaine est oui ! Dans la plupart des cas, en Europe ou aux Etats-Unis, les Camerounais font partie des rares nationalités étrangères auxquelles sont confiés la gestion des laboratoires, des grandes boites, le pilotage des projets de développement ou de recherche et même des responsabilités politiques. Les statistiques parlent d’elles-mêmes, le taux d’alphabétisation entre 2003 et 2008 était de 68%. Au Cameroun, on chôme même avec un diplôme. La population instruite s’étant rendu compte de cette réalité sociale, elle cherche plutôt à se démerder avec des occupations du secteur informel. Vous trouverez, par exemple, des chauffeurs de ben skin1 qui ont une Licence en droit ou en sciences économiques.

Il n’y a pas de pays sur terre qu’un Camerounais n’ait pas encore visité ou mieux, conquis. La situation est telle que les autres nationalités africaines de la diaspora qualifient les ressortissants du pays de Manu Dibango de « peuple sans identité » tandis qu’eux-mêmes se surnomment « les Chinois d’Afrique ». Figurez-vous que même en Russie où le climat est rude et l’insertion peu aisée, il y a une communauté camerounaise installée. Ce qui fait également la force de l’homme camerounais c’est sa capacité de persuasion. Il arrive à gagner la confiance et l’estime de n’importe quel personnage de son environnement. Certains Camerounais, de mauvaise foi, utilisent ces qualités pour duper les gens, leur soutirer leur argent ou leur bien. C’est pourquoi dans bien des circonstances, on se méfie d’eux, on les craint. Il existe même une faction de la diaspora camerounaise qui se fait appelée « feymen». Il s’agit d’un groupe d’individus très mobiles et machiavéliques qui vivent au moyen de l’arnaque.

En résumé, le Camerounais est audacieux, ambitieux et par-dessus tout original et persévérant dans tout ce qu’il entreprend. Comme l’affirmait ma compatriote Stéphanie Mbida, jeune étudiante surdouée résidant aux Etats-Unis, lors d’une interview assez récente : «  Les Camerounais ne sont pas pleinement conscients des atouts considérables qu’ils possèdent et de toutes les grandes choses qu’ils peuvent réaliser avec les ressources qu’ils ont à leur disposition ». J’aimerais renchérir en citant la lourdeur du système comme l’origine majeure du retard que notre brave nation accuse depuis des décennies. Une fois de plus, c’est la mentalité des gouvernants qu’il faut mettre en cause. Aujourd’hui, on compte des bouts des doigts les étudiants camerounais de l’étranger qui bénéficient d’une aide financière allouée par leur Etat. Quand bien même vous seriez boursier de l’Etat camerounais, vous subiriez des traitements que même un enfant déshérité n’aurait aimé subir en contrepartie d’une prise en charge. A ce propos, les étudiants de la Fondation 2iE de Ouagadougou sont mieux placés pour vous fournir d’amples détails. J’éviterai ici d’aborder le sujet de la gestion des programmes de bourses octroyées par des gouvernements amis ou des ONG car il nécessite qu’on lui consacre tout un autre chapitre.

1 moto taxi

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17. janv.
2011
Réflexion philosophique
3

Philosophons un peu sur la religion

Merci Seigneur tout d’abord de m’accorder le souffle nécessaire pour aborder ce chapitre qui est à mon sens sacré. J’ai dû écourter mon sommeil cette nuit pour méditer, méditer une fois de plus et de façon plus déterminée (en transcrivant toutes mes idées sous forme d’écrits) sur une question essentielle de notre vie, de la vie de tout chrétien, de la vie de tout païen, qui ne cesse depuis toujours d’occuper mon esprit. Ceci est donc un message destiné à éveiller les consciences sur la place réelle de la religion dans leur existence.

Rassurez-vous, le prophète et moi n’avons rien de commun. Je n’ai pas de révélation divine à vous faire, ni d’évangile à vous communiquer. Par conséquent, je vous prie de bien vouloir considérer que je vous parle en tant que ami ou frère. Au passage, il est bon de mentionner que je suis moi-même catholique et baptisé. La religion ! Pour moi c’est un concept des hommes. Elle n’est pas mauvaise car elle suit un grand nombre des principes de l’église romaine. Je pense que c’est un moyen efficace que les ecclésiastiques exploitent pour mieux conduire la mission divine à laquelle ils sont conviés. Par la voie de la religion et des cultes ou rites qui y sont opérés, le prête ou le pasteur est sûr et certain d’attirer le maximum de foules à l’église, de mieux les contrôler et de propager la bonne nouvelle dans les conditions les plus favorables. On pourrait comparer ceci au cas du berger qui, pour mieux faire paitre son troupeau, doit mettre en place les meilleures stratégies de pâturage (zone, qualité de l’herbe, saison).

Je ne suis pas entrain de dénigrer la religion, encore moins inciter certains de mes lecteurs à ne plus la pratiquer. J’en appelle tout simplement à leur bon sens, leur esprit critique afin qu’ils sachent discerner les choses à l’avenir. Les gens ont cette tendance erronée à vouloir prendre la religion comme un œuf, la placer au centre de tout et imposer aux autres (leur entourage le plus proche) l’idée qu’elle délivre, qu’elle sauve. Moi je dis non et j’ai mes raisons ! Ce que le Seigneur attend de nous, ses enfants qu’il aime, chérit et bénit de la même fréquence, c’est que la lumière de notre foi soit toujours plus montante et vive. En ce sens que nos actes quotidiens, notre comportement avec le prochain doivent refléter notre croyance au Tout-Puissant. Ce dernier doit être pour nous le chemin, la vérité et la vie. Et la bêtise qu’on commet en considérant la religion comme la clé de la foi c’est d’être des détracteurs pour les autres religions (s’il ne faut prendre en compte que celles révélées). Pourtant qu’on soit catholique, protestant, pentecôtiste, musulman ou juif, l’Etre suprême ne change pas de couleur. Il est le même. Tellement la religion sème le flou dans nos esprits, qu’on se met à haïr nos frères (pour évoquer ici l’éternel conflit entre l’Israël et la Palestine). Dieu est unique et universel, la religion est propre à chaque culture, à chaque peuple et ne constitue qu’un tremplin pour attiser le rapport entre l’homme et le sacré.

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14. janv.
2011
Art
1

Semblant d’amour

Il s’agit là d’un jeune homme qui est éperdument amoureux d’une demoiselle. Cependant cet amour n’étant pas réciproque, il la supplie de faire semblant de l’aimer au moins pour quelques instants.

De l’amour j’en ai vraiment ressenti

Mais en retour tu n’as rien consenti

Bien que cœurs n’aient pas la même tendance

Je te chanterai mes mélodies de préférence


Malgré ma déception

Je ne contrôle pas mon affection

Si tu me plains

Ma foi et mes efforts ne seraient guère vains


Ce jour où tu m’as éconduit

Cœur lourd et moral réduit

J’ai su gardé mon sang froid

Et même si ça a l’air hypothétique, j’y crois


Viens vers moi s’il te plait

Feins de m’aimer juste un instant vrai

Et tu cerneras pour toujours

Que mes mélodies reflètent mon amour

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13. janv.
2011
Instruction
3

La fuite des cerveaux: un élément déstabilisateur pour le continent noir

Lorsqu’on observe ses multiples trébuchements sur les plans politique, économique et social, on est tenté de remettre en question l’idée que notre continent regorge d’hommes valides. Pourtant en portant un regard critique sur le bilan des prouesses que le monde a réalisées jusqu’ici on se rend compte que les statistiques englobent aussi bien les nationalités occidentales que les descendants du berceau de l’humanité. Même si le mérite de tels exploits n’est pas souvent officiellement attribué à ces derniers, cela ne les empêche pour autant de toujours aller de l’avant. Il y a quelques années, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (à travers son Programme-Cadre pour la mise en place, le renforcement et l’utilisation des capacités essentielles en Afrique, Addis-Abeba, 1996) fournissait à propos de la fuite des cerveaux les chiffres suivants : entre 1960 et 1975, ce sont 27000 hauts cadres africains qui ont quitté le continent pour s’établir en Occident. Une décennie plus tard, ce chiffre atteignait 40000 personnes, soit le tiers des personnes les plus qualifiées. De 1985 à 1990, on estime à plus de 60000 le nombre de médecins, d’ingénieurs et de professeurs d’universités qui ont émigré de leurs pays. Et aujourd’hui, on pense que cet exode s’est accru, de sorte qu’ils seraient autour de 20000 à immigrer chaque année vers l’Europe et l’Amérique, à la recherche des meilleures opportunités de travail et d’épanouissement. Ces statistiques révèlent qu’il y a de la matière grise en Afrique, mais hélas une matière grise tournée vers l’Occident.

Qu’est ce qui justifie le fait que des élites africaines se soient établies en grand nombre à l’étranger et non pas dans leurs pays respectifs ? Je vous propose de faire le tour de cette problématique à travers l’analyse qui suit. Lorsqu’on est Africain et qu’on étudie en Europe ou aux Etats-Unis, le rêve qu’on a le plus souvent c’est de s’y installer plus tard pour faire fortune. Mais ce rêve ne devient réalité que si l’on est meilleur dans ce que l’on fait, et nombreux sont les émigrés africains qui excellent dans leur domaine de compétence. Dans la plupart des cas, ceux-ci sont retenus par des entreprises de renom  qui les arrosent de privilèges afin qu’ils mettent leurs génies au profit du pays d’accueil. A ce niveau, les éléments qui motivent la diaspora africaine intellectuelle à rester dans cet eldorado sont davantage l’épanouissement personnel et le besoin de s’affirmer. Là n’est pas le problème car l’on peut, après avoir terminé sa formation, travailler pour une structure étrangère pendant 3, 5 ans ou même une dizaine d’années, et revenir chez soi servir sa patrie pour le restant de sa vie. Si la plupart des têtes africaines ne sont pas favorables à l’idée de retourner définitivement un jour dans leurs pays d’origine c’est qu’ils ressentent une profonde indignation, de la frustration. Rien qu’en songeant aux rouages infernaux du pouvoir, à la rude conjoncture économique et aux amères réalités sociales qui y prévalent, ils sont tout de suite découragés.

Je cite pour étayer mon propos l’entretien qui s’est tenu en Août dernier entre le futur chef de la Diplomatie camerounaise et trois éminents membres de la diaspora. Au cours de cet échange qui est, à mon avis, illusoire, Jacques BONJAWO, ancien de Microsoft et actuel patron de Genesis Telecare a déclaré : « Nous ne demandons pas que l’Etat construise des ponts, connecte tous les villages et villes au réseau d’eau potable et d’électricité… Nous demandons qu’il y ait mise en place d’un cadre dans lequel l’élite camerounaise de l’étranger pourra participer à l’amélioration du climat des affaires, des conditions de vie des populations et au développement du pays. ». Ils sont nombreux à faire partie de la diaspora, ces cerveaux africains qui n’ont pas eu l’opportunité d’importer le savoir-faire occidental chez eux. Quand je dis qu’ils n’ont pas eu la possibilité c’est qu’ils ne l’ont pas eue, contrairement à ce que clament certains chefs d’Etats africains dont je ne mentionnerai pas les noms. C’est une perte énorme pour l’Afrique, vous en conviendrez sans doute avec moi. Il y a cinquante ans aujourd’hui que nos plus importants projets, nos sociétés les plus prometteuses auraient dû être pilotés par ceux-là qui illuminent majestueusement le continent de Madiba et qui font sa fierté.

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11. janv.
2011
Expérience
3

Quand mon coeur se dédouble

Le chemin d’une vie est tellement parsemé d’enchevêtrements, de feintes, d’impondérables, de surprises, de coups durs qu’on pourrait passer toute l’éternité rien que pour en chercher les fondements (ne parlons même pas de les comprendre). Tentative complexe voire quasi impossible ! L’amour serait donc un phénomène de la vie qui ne possède pas d’unité de mesure. A la différence de la matière, par exemple, qu’on modélise aisément grâce à l’atome, l’amour n’a pas d’entité que l’on puisse exploiter pour le quantifier, interpréter ses lois de comportement. Comme un tremblement de terre, il ne s’annonce jamais, il surgit au milieu de nulle part et frappe qui il veut frapper. Inutile de choisir un abri particulier, d’y dresser votre lit à coucher, d’y déballer vos coffrets les plus précieux et de vous y tenir solidement, simplement parce que vous l’attendez. Pour se faire représenter, il risque de vous envoyer l’ouragan. J’ignore du fond du cœur pourquoi je m’investis dans ce billet, peut-être ai-je le cœur suffisamment étranglé que j’étouffe désormais de vous dire ce que je ressens de l’intérieur. Il m’arrive de passer des quarts d’heure où j’ai l’impression que je vais vomir, vomir mes ressentiments, mes maux, puis ma langue.

La fille en question s’appelle Corine. Elle a 20 ans, elle est plutôt jolie. On dit généralement des hommes qu’ils sont beaux parleurs, je ne sais pas s’il est juste de dire qu’elle est « belle parleuse ». Elle est pour moi ce que le prédicateur est pour le pécheur. J’ai conscience que j’exagère un peu dans les propos précédents, mais je veux simplement insinuer qu’elle a l’art de capter mon attention lorsqu’elle me parle. Je l’écoute même quand je soupçonne qu’elle me raconte des balivernes. Si elle a un don, c’est de me séduire. Elle a du sex-appeal : rien qu’avec sa gestuelle hollywoodienne, l’expression charmeuse de son visage, elle arrive à vous communiquer des envies, des sensations fort ravageuses et à vous soutirer tout ce qu’elle peut désirer. En arrière plan de cette personnalité, se cache une personne presque difficile à vivre, une âme mystérieuse. En l’espace d’une poignée de minutes, son sourire peut basculer dans une humeur irascible. Je ne dirais pas qu’on s’aime, je dirais, en suivant l’exemple des jeunes de ma génération, qu’il y a quelque chose de fort entre nous. La preuve, nous nous sommes retrouvés après quasiment 3 ans de séparation et l’impression que j’ai eue lors de ces charmantes retrouvailles était pour le moins saine.

Qu’est ce qui fait que je me sente si mal de retour à Ouaga, après ces deux semaines intenses de congés passées à Douala et auprès d’elle ? J’ai découvert une véritable femme. Elle vit seule, sait se prendre en charge ou du moins s’évertue à le faire, sa mère n’étant pas toujours présente. Elle est devenue bien trop autonome pour qu’un homme lui fasse des suggestions de vie, lui inspire le spectre du commandement en définissant les bases de leur relation amoureuse. C’est là qu’elle et moi cessons d’être d’accord. Elle m’en veut de lui reprocher un tas de choses et je lui en veux de ne pas m’écouter. La veille de mon départ, on s’est disputé pour la nième fois : je l’ai regardée s’emporter comme d’habitude, sauf que cette fois-ci mon regard était plus serein. C’est de cette façon crue qu’on s’est quitté. Depuis lors mon cœur est allé à la dérive. Une partie de lui s’interroge objectivement et se demande si tourner la page n’en vaut pas la peine tandis que l’autre partie, noyée dans un bain de souvenirs exquis, ne réussit pas à se défaire des tentacules – qui demeurent encore ancrées à son bord – de cette idylle ô combien contrariante.

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03. janv.
2011
Sensibilité sociale
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Les fêtes de fin d’année à la camerounaise

Au Cameroun, on n’aime pas seulement la fête mais on la vénère. Si les jours ordinaires le Camerounais authentique passe la nuit dans des « circuits », des bars, des bistrots ou des discothèques, qu’en est-il alors de la période des fêtes de fin d’année qui suscitent chez la plupart des gens une grande excitation ?

Je me souviens que lorsqu’on était plus jeune (entre 7 et 14 ans), on avait une « caisse » (boite de forme carrée ou rectangulaire perforée d’un trou fin pouvant recevoir des pièces de monnaie). On la fabriquait nous-mêmes en début d’année et pendant toute l’année on s’en servait pour épargner une partie de nos sous de beignets. Et quand venait la période de la Noël, on l’ouvrait et on pouvait enfin jouir de nos économies en s’offrant des sorties entre copains ou en s’achetant un jouet ou un article pour passer ce moment tant attendu dans de bonnes conditions. La donne n’a pas du tout changé sauf que les enfants, de nos jours, sont encore plus créatifs, organisés et mieux encore les possibilités de divertissement se sont multipliées. Dans le temps, on allait se faire plaisir au manège, dans des glaciers ou des parcs publics où on pouvait tranquillement s’amuser, se prendre en photo et grignoter quelques amuse-gueules. Aujourd’hui les jeunes sont, en plus de ce qui précède, attirés par des bals dansants, des bars. L’ambiance dans ce genre d’endroits se résume à faire le show, à se saouler, à draguer les meufs, et si possible, se taper quelques unes. Il arrive très souvent que les enfants fuguent avant les nuits du 25 décembre et du 1er janvier. Les conséquences pour certains au lendemain des fêtes sont : la grossesse précoce chez les jeunes filles non avisées, l’appréhension des gaffeurs par les forces de l’ordre, le décès à l’issue d’un accident due à leur extrême négligence.

Quelque part ce comportement reprochable des jeunes est inspiré par celui des adultes et des parents. Comme quelqu’un le disait, « tel père tel fils ». Ce que les jeunes observent chez leurs parents ou chez des adultes qui leur sont proches est tellement édifiant par moment qu’il vaut la peine de le reproduire afin d‘en palper les impressionnants effets. La contribution du gouvernement dans tout cela consiste à inciter les entrepreneurs camerounais ou étrangers à multiplier les débits de boissons et les brasseries – il y a aujourd’hui plus de 15 marques de bière au Cameroun et les bars poussent tels des champignons – et veiller à ce que le prix de la bière ne hausse pas. Ne devrions-nous pas voir là un grand pas du dynamisme des grandes ambitions ?

Outre les déboires de la fête, celle-ci est aussi une occasion de bonheur, de partage en famille ou avec les amis. Si vous désirez rencontrer les membres d’une famille au complet, je vous conseille de vous pointer à leur domicile le 25 décembre ou le 1er janvier ; ce sont des dates-clés. Généralement, on se retrouve, aussi loin que puissent être les pays de résidence ou d’affectation des enfants ou des parents, autour d’un festin et les mélodies d’animation sont les histoires qui ont marqué la famille par le passé ou celles liées aux membres et à leur vie loin du foyer. On ne saurait y prendre goût car c’est une opportunité pour se taquiner, se marrer et renouer l’amour avec les chers.

Pour ce qui est des chrétiens, la nuit du 24 décembre se passe généralement à l’église. On prie et chante en attendant la venue du Christ que l’on a pris soin de symboliser par une crèche esthétiquement décorée, ce n’est que lorsque minuit sonne que tout le monde regagne sa maison. Quant au 31 décembre, il est fait pour les réveillons. Ils sont soit organisés dans des salles de fêtes, des hôtels luxieux où tout le monde peut participer moyennant une somme (allant de 15000 à 100000 FCFA selon le standing), soit organisés dans un cadre familial. Le réveillon familial est encore appelé réunion de famille. Il permet à la famille étendue de célébrer ses retrouvailles, de « laver son linge sale ». On se retrouve le plus souvent chez le chef de la famille, en ville ou au village où chaque grande famille apporte une partie des mets constituant l’agape qui sera partagée après que les palabres se seront tenues. Les manifestations se déroulent parallèlement au compte à rebours lancé pour minuit, heure à laquelle les gens crient haut et fort « bonne année » en se serrant les uns contre les autres.

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31. déc.
2010
Expérience
3

Me voici donc au « Mboa »!

A mes chers lecteurs

Loin de vous, parce que ne produisant pas d’articles depuis près de deux semaines, je me sens chaque jour passé hors du Faso plus proche de la plume avec ce paquet de projets qui jusqu’ici tardaient à prendre forme dans mon esprit. Ce répit pourrait certes être justifié par mon déplacement mouvementé vers l’Afrique en miniature et le fait que je sois en ce moment même entrain de jouir des congés aux côtés de ma famille et de mes proches, mais je pense surtout que c’est la nostalgie, ce sentiment délicat et passionnant que je ressens depuis mon arrivée et qui m’a presque emprisonné dans une oisiveté patentée, qui fait désormais problème.

Il y a exactement une semaine et un jour que je suis à Douala. J’ai pris le temps de conter les moments les plus inédits de mon intéressante aventure à mes frères, mes sœurs et mes parents qui ont manifesté un précieux intérêt pour le devenir de mes études. J’ai suffisamment fait le tour de mon ancien QG afin de retrouver mes amis et connaissances. J’ai, entre autres, observé l’environnement, les hommes et les scènes de société et j’avoue que je « brûle » d’envie de vous entretenir au sujet d’une histoire en particulier, celle que j’ai vécue pendant mon séjour de 3 jours à Yaoundé.

La ville aux sept collines, à la fois siège des grandes institutions, des grandes ambitions et des grandes réalisations, nous a accueillis, une amie de la famille et moi, dimanche dernier. En passant, si je suis revenu à l’improviste au Cameroun au cours de cette année académique c’est parce que je désire acquérir un passeport CEMAC, ce que les occidentaux ont baptisé passeport biométrique et qui répond, du moins pour les ressortissants des pays membres de ladite zone, aux normes récemment imposées par les services diplomatiques étrangers pour, excusez-moi le terme, mieux contrôler l’immigration. Comme on a l’habitude de le dire, « prévenir vaut mieux que guérir ». Ce nouveau carton devrait m’épargner d’éventuels désagréments contrairement à ceux qui se permettent de demander un visa européen avec des anciens cartons et qui se posent la question de savoir pourquoi on le leur refuse.

Le lendemain, à la première heure, nous nous sommes rendus à la Délégation Générale à la Sûreté Nationale (DGSN). Nous étions accompagnés par un « homme du circuit », le genre de personne dynamique qui peut entrer et sortir de n’importe quel bureau administratif de la capitale grâce à ses relations et qui vous obtient en quelques heures un service que vous n’auriez certainement pas pu obtenir avant plusieurs semaines. Rapidement il m’a aidé à remplir des formulaires et m’a ensuite introduit dans la queue pour prendre la photo. « Numéro 69, numéro 69 … Où est le numéro 69 ? Allez me trouver le numéro 69, sinon j’arrête de vous filmer et nous allons passer toute la journée ici ensemble. », déclare le photographe avec une mine serrée. Nous étions nombreux dans le couloir ; le rang commençait à la porte de la pièce où se trouvaient le photographe et d’autres agents du service, et finissait dans la cour. Comme si tous étions devenus des automates, chacun d’entre nous s’est mis à regarder les autres et à leur demander qui était le numéro 69. Nous avons passé environ 45 minutes dans ce chaos avant que ne surgisse de nulle part le fameux numéro 69.

Suite à l’apparition du numéro 69, la procédure a repris son cours normal et j’ai achevé les formalités de demande. J’ai ainsi pu quitter les locaux de ce service mon récépissé en main. C’est à ce moment que la dame qui m’accompagnait à téléphoner à son ami le commissaire. Celui-ci a accepté de nous rencontrer. Lorsque nous sommes arrivés devant la guérite de son service, il y avait une longue file d’attente et le soleil était au zénith : des patients de divers horizons (étudiants, fonctionnaires, commerçants), tous désireux de bénéficier du traitement de faveur du docteur de l’Emi-immigration. En cherchant à franchir le portillon, des hommes en tenue nous ont empêchés de circuler. Mado s’est alors enflammée en leur disant : « J’ai rendez-vous avec le commissaire, il ne vous a pas prévenus ? Pardon, laissez-moi passer, j’ai des choses urgentes à régler avec lui … Tout le monde avait les yeux braqués sur nous, j’étais plus que gêné, mais la femme-lionne était imperturbable. Les hommes se sont alors rétractés et ont émis un appel, je suppose qu’ils ont voulu demander confirmation à leur chef. Quelques minutes plus tard, le commissaire a accouru ; dès qu’il a aperçu la dame de cœur, il lui a servi un sourire Colgate. Elle l’a boudé dans un premier temps et a fini par lui sourire quand il a accepté de suivre mon dossier de demande de passeport et de nous faire part de la suite dans les 5 jours suivants. Et comme si ceci ne suffisait pas, il nous a offert un repas pour se faire pardonner.

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11. déc.
2010
Art
6

10 autres manières de vous servir les mots qu’Andriamihaja avait à nous dire

Ceci est un appel lancé aux Mondoblogueurs en particulier et à la communauté mondiale des blogueurs en général de prime abord pour les inviter à écrire non pas seulement pour le plaisir mais surtout pour penser l’homme, la société, et enfin pour les booster afin qu’ils s’évertuent à le faire dans les règles de l’art, car je pense que c’est le scénario idéal où la passion vit pleinement en nous et nous pleinement en elle.

Je ne suis pas écrivain, encore moins journaliste. Mais je me suis engagé bien avant l’aventure Mondoblog dans une croisade contre les maux qui gangrènent notre chère société. D’ailleurs mon billet « Cette vie, j’ai de la peine à la vivre ! » le mentionne assez bien. Grande est ma sensibilité à l’égard des injustices, des déboires nationaux ou continentaux dont nous sommes tous témoins ou victimes au quotidien. Nous avons donc, avec la plateforme accueillante que l’Atelier des médias a bien voulu mettre à notre disposition, l’opportunité inestimable de dénoncer, dans une analyse structurée, approfondie et susceptible d’inciter l’éveil des consciences africaines, ces plaies sociales. Coups de gueule, appels lancés, discours satiriques sont nos plus redoutables armes pour contribuer harmonieusement à ce que les choses changent et que le bon sens soit enfin la chose la mieux partagée de ce monde.

Mondoblog c’est aussi un terrain d’apprentissage où nous pouvons améliorer nos techniques d’écriture, soigner notre style. Toujours par le biais du tapis que nous a déroulé l’équipe de supervision, il nous est donné de convier les fins gourmets de la littérature à la dégustation des agapes que pourraient devenir les articles que nous concoctons et insérons sur la toile, cette interface qui permet également de réseauter entre internautes. Tout se passerait alors comme si nos hôtes se disposaient en cordée autour des savoureux billets, puis les auscultaient jusqu’à ce que tous aient reconnu en chœur le talent de leur auteur. Ainsi chacun des 100 blogueurs que nous sommes a une chance, à condition que sa main se révèle prodigieuse au fil de cette fructueuse expérience, de décrocher un contrat dans une maison d’édition. Plus tard, à la cérémonie de remise des prix du concours, vous apercevrez alors au premier rang du public un homme qui vous fera un sourire complice : ce sera votre nouveau mentor.

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Ma mobilité racontée

Auteur·e

L'auteur: Francoperen
Ingénieur de formation, j'ai un fort intérêt pour l'écriture. Les mots sont pour moi tout ce que les chiffres ne peuvent être. Les modeler au quotidien pour raconter des histoires est un besoin pour mon âme. Au-delà des histoires qu'ils servent à raconter, les mots sont mes petites armes pour contribuer à rendre le monde meilleur.

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