Episode de ma vie
En inclinant mes yeux ce soir vers le moniteur de mon portable, mes mains sont prêtes à colorier par le biais du clavier cet épisode de ma vie jusqu’ici gribouillé à cause de la tiédeur de mon intention. Comme beaucoup de jeunes de mon âge, j’aime la compagnie féminine car elle me procure toujours un grand bien. Je sais flairer les envies de femmes, c’est une des raisons pour lesquelles j’arrive très vite à retenir leur attention, gagner leur confiance et me rapprocher d’elles. Mais jusqu’à il y a quelque temps de cela, je ne parvenais pas à comprendre pourquoi cette belle ambiance ne règne au sein de notre relation que le temps dont elles disposent pour se rendre compte du fait que je n’ai aucun plan pour elles. Je le reconnais, je n’ai pas le moindre plan pour ces dames ambitieuses, d’ailleurs je n’en ai jamais eu pour moi-même. Ce que les femmes désirent par-dessus tout c’est la sécurité. Je ne connais pas d’homme de cette époque qui a déjà perdu l’estime d’une femme en contrepartie d’un gage de sécurité vis-à-vis de celle-ci. En parlant de sécurité, il est important de distinguer trois types : la sécurité physique, la sécurité sexuelle et la sécurité financière. Cette dernière a une plus grande signification à leurs yeux, au point où certaines préfèrent même renoncer à l’amour de leur vie pour vivre avec l’homme qu’elles n’aiment que pour sa fortune. Ensuite, vient le sexe qui apporte toute leur sophistication aux rapports du couple. Enfin, on a la sécurité physique qui renvoie bien évidemment à la disponibilité, l’aptitude d’un homme à être présent pour sa compagne, prendre sa défense face à une circonstance donnée car la femme aime se sentir telle la protégée de son chevalier. Je ne peux leur offrir ce sentiment de confiance, et elles arrivent toujours à le lire à temps dans mon dessein quoique je m’évertue à le dissimuler. Je suis donc incapable de tisser le fil d’une relation du début jusqu’à la fin et me nouer à la fille. A maintes reprises, je me retrouve confronté à ce cas de figure dans ma vie et je me contente toujours de fuir en laissant derrière moi, seule et désespérée, une femme encline au dévouement. Peut-être aurais-je peur de me lier à ces délicates créatures simplement parce que je ne serais pas fait pour ce rôle, ou alors, ne serais-je qu’un pauvre lâche, terrorisé à l’idée de périr dans les feux de l’amour. Tenez, je vous présente le scénario habituel : d’abord je me lie d’amitié avec la fille, puis je la courtise jusqu’à ce qu’elle soit intéressée. Dès que j’ai la sensation de la nourrir de quelque plaisir ou tendresse que ce soit, je me sauve. Elle aura beau me demander de lui fournir une explication par la suite, je ne lui fournirai qu’une excuse. A vrai dire, ceci témoigne du fait que j’aime mieux l’idée de l’amour que le concept lui-même. Cet épisode est certes le mien mais peut devenir le vôtre, faute de quoi je vous exhorte à ne pas suivre mes pas dans cette aventure qui m’a l’air de plus en plus périlleuse au fur et à mesure que le temps poursuit son vol.